
Le gouvernement estime qu'il faut produire plus de fruits et légumes au Luxembourg et il souhaite investir plusieurs millions d'euros dans des subventions pour la construction de serres.
Le projet de loi instituant une aide à la construction de serres horticoles a été adopté par le conseil de gouvernement fin 2024, non sans susciter des discussions, surtout entre le Mouvement écologique et la Lëtzebuerger Landesuebstbauveräin, la fédération des fruiticulteurs professionnels.
Mouveco salue l'initiative visant à promouvoir la production nationale de fruits et légumes. Dans le même temps, il manque dans la loi des critères clairs quant aux méthodes de culture à utiliser dans ces serres, comme l'explique la présidente de Mouveco, Blanche Weber.
"Vous pouvez le faire de manière très propre, dans les serres comme à l'extérieur, c'est-à-dire sans pesticides, avec une consommation d'énergie et d'eau décente, ou vous pouvez le faire de manière extrêmement problématique avec une consommation d'énergie et d'eau élevée et l'utilisation de pesticides. Et il semble y avoir un consensus au Luxembourg sur le fait que nous voulons des cultures décentes. Mais cela doit également figurer dans la loi. C’est aussi une question de transparence et d’honnêteté ainsi que de clarté juridique.“
Une autre critique est qu'avec cette mesure, l’État ne soutient que la construction de serres immenses. La fédération des fruiticulteurs professionnels réfute cette critique. Selon elle, cela complète la loi agricole actuelle, davantage axée sur la promotion des petites et moyennes entreprises. Le président de la fédération, Jean-Claude Muller, considère de plus que les grandes serres ne sont pas problématiques. Au contraire, une telle serre doit avoir une certaine taille pour être rentable:
"A la frontière belge, nous avons une serre d'un hectare et elle va être agrandie d'un hectare supplémentaire. Il s’agit d’une taille qui est aussi économiquement rentable et qui peut être gérée de manière économique, où vous pouvez faire quelque chose. C'est exactement notre revendication, cela ne doit pas être comme dans d'autres domaines, où nous avons des serres à la frontière, mais qui livrent au Luxembourg. Nous, dans ce pays, et l’agriculture de ce pays, devons également pouvoir bénéficier de cette technologie.“
Ces serres pourront être et seront exploitées de manière très économe en eau et en énergie et pratiquement sans pesticides, ajoute encore Jean-Claude Muller, qui estime toutefois qu'îl n'est pas nécessaire d'inscrire ces détails dans la loi.