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Après un accident sur une écluse à Müden en Allemagne il y a une dizaine de jours, le trafic fluvial avait été complètement interrompu sur la Moselle. Plus de 70 péniches étaient restées bloquées.
A présent, le trafic fluvial reprend lentement sur la Moselle. Mardi midi, neuf des navires bloqués depuis l'accident, ont pu franchir l'écluse grâce à une construction provisoire. La ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, et le ministre de l'Economie, Lex Delles, se sont rendus mardi au port de Mertert pour se rendre compte de la situation. Les deux ministres se sont voulus rassurants.
Le ministre de l'Economie, Lex Delles, a une nouvelle fois souligné que l'approvisionnement du pays en produits pétroliers n'était pas problématique. 20% des importations pétrolières passent par la Moselle, mais actuellement, les stocks sont pleins et grâce au pôle multimodal de Mertert, les autorités peuvent recourir sans attendre au transport par rail ou par route.
Cela implique toutefois une augmentation du trafic de camions. La ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, proposera par conséquent au conseil de gouvernement un assouplissement des horaires de conduite des poids lourds.
"En principe, les camions ne sont pas autorisés à rouler à partir du samedi soir jusqu'au dimanche inclus ni les jours fériés. Dans ce contexte, je souhaiterais proposer au gouvernement de le permettre, vu les circonstances exceptionnelles auxquelles nous sommes confrontés."
Répercussions sur des entreprises luxembourgeoises
La priorité du gouvernement est de garantir que la chaîne d'approvisionnement continue de fonctionner. Selon le ministre de l'Economie, la situation n'est pas dramatique pour la ferraille, qui est aussi généralement transportée par voie fluviale, quant au le sable nécessaire au secteur de la construction, il peut également être acheminé par d'autres voies.
"Ces dernières ont bien sûr des prix différents, car le transport fluvial est le transport qui présente le meilleur rapport coût/bénéfice pour le transport de très grandes masses."
Même s'il existe d'autres moyens de transport pour toutes les marchandises, l'accident de Müden a des répercussions sur des entreprises au Luxembourg. Trois d'entre elles ont déposé une demande de chômage partiel. Pour Lex Delles, il s'agit clairement d'un cas de force majeur.
"Actuellement, trois entreprises sont concernées. Il s'agit d'une part, évidemment du port de Mertert et d'autre part de transporteurs, car ils n'ont rien à acheminer ici ou à transporter depuis le port. Maintenant, il se peut cependant que dans un avenir proche, dans les semaines ou les jours qui viennent, il y ait d'autres entreprises concernées, parce qu'elles transforment ou traitent des produits destinés à être importés ou exportés via le port."
Les péniches toujours bloquées actuellement sur la Moselle, devraient avoir été évacuées d'ici Noël. Les ministres luxembourgeois espèrent que l'écluse de Müden sera de nouveau opérationnelle d'ici mars. Lors d'un prochaine entretien téléphonique, la ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, souhaite souligner une fois de plus auprès de son homologue allemand l'importance d'avoir deux sas à chaque écluse, mais cela a un prix.
"Cela représente environ 120 millions d'euros par écluse. Côté allemand, il reste sept écluses auxquelles un deuxième sas devrait être ajouté. Vous voyez que nous parlons effectivement là de montants élevés, mais ce que je souhaite aborder avec mon homologue allemand, c'est la possibilité de demander un cofinancement européen."
Il est d'ores et déjà certain que cet accident aura un coût, mais il est encore beaucoup trop tôt pour pouvoir citer un montant.
Les ministres ont encore souligné qu'ils ont proposé à l'Allemagne l'aide du Grand-Duché. Avec du matériel et du personnel, il leur appartient de trouver des solutions.
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