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Le commissaire à la langue luxembourgeoise répondait aux questions de la rédaction ce vendredi matin, il est revenu sur les défis présents et futurs du "Lëtzebuergesch".
Le but, a déclaré Pierre Reding, c'est que toutes les personnes qui ne le parlent pas encore, franchissent le pas, et osent apprendre et parler le luxembourgeois.
En cette première "Journée de la langue luxembourgeoise", le Luxembourg affirme sa première participation à la Journée européenne des langues, avec des actions sur le terrain, des conférences et tout un tas d'activités. La Journée européenne des langues est une initiative annuelle lancée par le Conseil de l’Europe en 2001. Chaque année, elle est célébrée le 26 septembre et vise à promouvoir la diversité linguistique et culturelle en Europe.

Le rendez-vous pour ces prochaines années est déjà fixé et un appel a été lancé aux citoyens et communes qui veulent participer afin de proposer leurs propres idées pour célébrer cette journée spéciale consacrée à la linguistique.
"Donner une chance aux citoyens de parler le luxembourgeois"
L'objectif du Commissaire pour la langue luxembourgeoise est de faire augmenter le nombre de personnes qui parlent le luxembourgeois: "les Luxembourgeois devraient aussi donner la possibilité aux citoyens étrangers de s'exprimer en luxembourgeois et de ne pas automatiquement changer de langue par politesse".
"Peut-être que parfois il faudra répéter certaines choses plusieurs fois, mais n'oubliez pas de les féliciter lorsqu'ils font l'effort d'essayer. Il faut leur donner une chance", souligne Pierre Reding.
Il se réjouit de voir que, dans le cadre de l'alphabétisation nationale en français à l'école fondamentale, les cours d'éducation physique, artistique et éveil aux sciences soient tenus en luxembourgeois. "Notre langue a déjà bien fonctionné lors du projet-pilote, et je ne peux que soutenir les propos du ministre de l'Éducation qui demande à toutes les écoles privées du Grand-Duché de proposer des cours de luxembourgeois obligatoires".
Engouement et réticences face au luxembourgeois
Pierre Reding est bien conscient que l'apprentissage commence dès le plus jeune âge, et il souhaite que le luxembourgeois soit pratiqué parfaitement par certaines personnes dans chaque structure d'accueil au Luxembourg: "le fait que des éducatrices francophones apprennent un mauvais luxembourgeois aux petits n'a pas de sens, mais le personnel doit pouvoir comprendre et participer aux conversations". Il précise que l'Institut des Langues propose une chouette méthode dans ce sens.
Les mêmes défis se présentent aux membres du personnel des soins de santé, des cours de langue internes sont d'ailleurs proposés au sein des différents établissements. Une solution encore difficile à mettre en œuvre en raison des horaires de travail décalés. "La solution du mentor linguistique reste une option pour faire avancer l'apprentissage du luxembourgeois", note Pierre Reding.
Les cours de luxembourgeois proposés par l'Institut des langues ont connu des records de réservation ces derniers temps. Selon Pierre Reding, 10.000 places ont été réservées en à peine 4 minutes.