En prélude à l’accession au trône du nouveau Grand-Duc de Luxembourg, l’équipe de Cosmopoly et ses invités se demandent si la monarchie est toujours le système le plus adapté au pays.
La popularité du Grand-Duc pourrait faire pâlir bien des présidents de la République, pas besoin de regarder très loin du Luxembourg pour s’en persuader. Pourtant, la place du souverain dans le système politique et législatif a fait l’objet de nombreux débats ces dernières années au Grand-Duché, en particulier depuis ce qu’on a appelé “la crise de l’euthanasie” en 2008, quand Henri avait refusé de signer la loi en raison de ses convictions.
En juillet 2023 a été publiée une version consolidée de la constitution, qui réaffirme que le Luxembourg est une démocratie parlementaire, sous la forme d’une monarchie constitutionnelle.
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“Ce n’est le système idéal pour aucun pays"
Dans cet épisode de Cosmopoly, trois invités sont venus débattre du statut des monarques au Luxembourg.
Pierre Dillenburg, expert en société, n’imagine pas autre chose pour le pays : “Quand je pense à ceux qui pourraient être présidents, ils n’auraient pas la même aura, on en changerait beaucoup !”
David Wagner, député du parti déi Lénk, n’est pas très sensible à la dimension “conte de fées” que renvoie la monarchie. Pour l’élu de la gauche radicale, les monarques “peuvent paraître très sympathiques, le sont certainement, ils ne prennent pas position politiquement mais pourraient, en cas de crise, tout à coup prendre position. C’est nous, le parlement, les vrais représentants du peuple. Si vous allez faire vos courses dans un supermarché, vous aurez plus de chances d’y rencontrer un député, voire même un ministre, que le couple royal.” En résumé, David Wagner estime que “ce n’est le système idéal pour aucun pays comme je pars du principe que les êtres humains ont les mêmes besoins et les mêmes attentes partout.”
Luc Heuschling, professeur de droit constitutionnel, qualifie le système luxembourgeois de “normativité à deux voix” et affirme que dans la nouvelle constitution, “l’article 60, qui est une hérésie dans la tradition monarchique, fait que la chambre des députés peut décider que le Grand-Duc, parce qu’il n’a pas exercé sa fonction comme il aurait dû le faire - ça veut dire quoi ? - serait considéré comme ayant abdiqué. Il faut savourer la formule !”
Dans sa chronique, l’humoriste Alex Monteiro insiste sur l’utilité du Grand-Duc : “Sans lui, on ne parlerait plus que des banques !”.
Interviennent également dans cet épisode de Cosmopoly Maurice Fick de la rédaction de RTL Infos et la spécialiste des réseaux sociaux Caroline de Plaen.
Retrouvez Alex Monteiro sur scène à l’occasion de la 7e édition du Relais du rire le 11 octobre à Differdange (Aalt Stadhaus)
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