Les responsables de HUT avaient convié la presse ce mardi après-midi afin de répondre aux questions des journalistes et de faire le point sur l'avenir de la nouvelle structure sociale au Luxembourg.

Christian Billon a tout de suite avoué: "On a peut-être manqué de communication, mais pas totalement. On nous a fait beaucoup de reproches, mais il fallait aider Caritas à trouver une solution à cette fraude et nous étions totalement dans l’incertitude de pouvoir signer des conventions avec le gouvernement. Ce n’est pas une mince affaire, car il fallait étudier tous les documents, analyser la situation et donc trouver des solutions pour toutes ces personnes".

L'ancien responsable du comité de crise mis en place suite au scandale de Caritas a également remercié le ministère et ses collaborateurs pour le travail fourni sans oublier de dénoncer l'absence des donneurs de leçons lors de l'éclatement du scandale il y a plusieurs mois: "où était l'OGBL alors ? Maintenant c'est facile de venir nous attaquer, à l'époque tout le monde était en vacances, alors ça n'était pas intéressant pour personne". Il insiste en disant que "les prétentions de l'OGBL sont totalement absurdes" et que tout sera débattu en bonne et due forme devant les tribunaux compétents suite aux procédures judiciaires lancées par le syndicat.

324 personnes ont finalement signé un nouveau contrat chez Hëllef um Terrain sur 340 employés concernés au Luxembourg, une "réussite" pour la nouvelle structure. Certaines activités ont dû être abandonnées, notamment lorsque Caritas International a été "lâchée", comme par exemple au Laos où 50 personnes ont été licenciées "dans la douleur".

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"Nos collaborateurs nous ont montré leur confiance – je leur ai expliqué comment tout cela allait fonctionner et je peux vous garantir que nous n’avons rien à cacher. Nous avons la chance d’avoir trouvé des personnes qui étaient prêtes à se lancer dans une nouvelle fondation ! Il faut du courage pour cela. Nous n’avons pas bénéficié de beaucoup d’aide, beaucoup de personnes étaient par exemple en vacances. Je suis très reconnaissant de l’aide reçue de PwC, nous avons travaillé jour et nuit pendant deux mois. Le personnel de Caritas était à plat, du jour au lendemain leur vie était bouleversée. Une situation extrêmement dure à gérer car il fallait rassurer sans pouvoir apporter de garantie."

RTL

© Domingos Oliveira

Les responsables du comité de crise n'étaient même pas en mesure de garantir le versement des salaires après le mois de septembre.

La nouvelle structure a eu la chance de trouver deux fondations qui étaient prêtes à faire des promesses de versement afin de mettre en route un fonds de roulement pour Hëllef um Terrain. HUT travaille avec les mêmes fournisseurs que Caritas et ils seront payés dans les prochains jours, Christian Billon en a fait la promesse devant la presse.

Il fallait aller vite, car "après le mois de septembre, il ne nous était plus possible de payer le personnel, ce 1er octobre est une date essentielle pour à nouveau démarrer les activités dans un climat apaisé. Nous respectons ces personnes qui ont dû quitter une famille pour laquelle elles étaient engagées durant tant d’années. Nous voulons continuer le travail. Notre action s’adresse aux plus vulnérables, nous voulons continuer l’aide sur le terrain", explique Christian Billon.

Hëllef um Terrain s'occupe de plus d'une vingtaine de foyers avec plus de 2.000 personnes encadrées qui bénéficient de l'aide de HUT, "qui travaille pour la cohésion sociale".

Le seul objectif était de garantir les emplois le plus rapidement possible, d’où la confusion ces derniers jours. Selon Christian Billon, les rumeurs qui circulaient sur la signature des contrats ne sont pas fondées: les collaborateurs ont eu le temps de bien lire leur contrat mais il est tout à fait normal que la société leur demande une certaine confidentialité par rapport aux documents. Aucun transfert d’entreprise n'était possible puisque la structure n’existe que depuis quelques jours: "nous ne pouvions pas rassurer le personnel avant d’avoir toutes les cartes en main, d'où le rush ces derniers jours".

Hëllef um Terrain recherche d’ailleurs encore un directeur, les candidats ne sont pas très nombreux sur la place luxembourgeoise car les qualifications demandées sont nombreuses et très pointues. Avis aux amateurs.