Une pétition récente demande d'exclure les thématiques LGBT des programmes scolaires. Des organisations réagissent au succès rencontré par cette pétition. Le ministère a également donné son point de vue.

Cela a été inhabituellement rapide: une nouvelle pétition a été mise en ligne samedi seulement, argumentant que toutes les thématiques liées au mouvement LGBTQ+ n’ont pas leur place dans les écoles et devraient donc être exclues des programmes.

L'auteur de la pétition explique que son intention n'est pas de discriminer ou d'inciter à la haine envers la communauté LGBTQIA+. Alors que Luc Weis, directeur du SCRIPT (Service de Coordination de la Recherche et de l’Innovation pédagogiques et technologiques), a expliqué que "ce à quoi le pétitionnaire fait référence n'est pas tout à fait clair, selon lui.

"Le sujet LGBTQIA+ n'est pas explicitement mentionné dans les programmes de l'école luxembourgeoise". Le ministère de l'éducation a également confirmé cette information à nos collègues de RTL Today. L'objectif de la pétition n'est donc pas tout à fait clair.

En septembre, le SCRIPT, une entité du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, publiera un guide pédagogique intitulé "Éducation sexuelle à l'école primaire" - Guide de l'enseignant avec des informations utiles sur l'éducation sexuelle, les attitudes des adultes et divers sujets. Ce guide suit la même approche qui garantit que le matériel didactique permet de traiter les sujets de manière appropriée.

A cette date, la pétition a déjà recueilli plus de 5.500 signatures, de sorte qu'elle sera débattue à la Chambre. "Nous sommes consternés par cette pétition", écrit l'organisation LGBTIQ Rosa Lëtzebuerg sur les réseaux sociaux, en réaction aux revendications du pétitionnaire.

Les écoles ont pour mission éducative d'informer sur la société et toute sa diversité. L'intention de rendre invisibles les personnes queers est "condamnée" par Rosa Lëtzebuerg.

Le Centre LGBTIQ+ Cigale n'est pas non plus ravi par cette pétition et rappelle sur les réseaux sociaux que les personnes victimes de haine ou de discrimination peuvent le contacter. Le Centre est accessible les après-midis de 12 à 17h00 du mardi au vendredi.

Des voix s'élèvent de Bruxelles

Tilly Metz, membre du groupe des Verts/ALE et membre de l'intergroupe LGBTI et Marc Angel, membre du groupe socialiste et co-président de l'intergroupe LGBTI sont les deux seuls membres luxembourgeois de l'intergroupe et se disent consternés par ce qui se passe actuellement au Luxembourg.

Tilly Metz regrette qu'"il y a quelques semaines encore, nous célébrions l'amour dans les rues de Luxembourg et aujourd'hui, les plus de 5000 personnes signataires veulent que les mineurs soient privés de leur droit d'être informés sur les différents types de relations humaines. C'est absurde".

Elle explique qu'"il est important que les valeurs européennes soient prises au sérieux et appliquées au Luxembourg et que de tels cas de discrimination ne se reproduisent plus. Nous devons collaborer intensivement avec la société civile pour continuer à faire un travail d'information et garantir ainsi à long terme que la société luxembourgeoise n'exclut personne".
 
De son côté, Marc Angel se dit "profondément choqué qu'au 21e siècle, les droits fondamentaux de nos enfants soient encore remis en question de manière aussi populiste et sous de faux prétextes. Cette pétition m'attriste et me met en colère, car elle promeut en fin de compte un retour à des modèles de pensée et à des structures sociales patriarcales. Nous devons nous opposer résolument à cela".