"Les civils se font massacrer"MSF Luxembourg demande l'arrêt "immédiat" de l'offensive à Rafah

Gaël Arellano
L'antenne luxembourgeoise de Médecins Sans Frontières a demandé mercredi l'arrêt "immédiat" de l'offensive à Rafah. Un message dont s'est fait l'écho le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, depuis Israël.
Des tanks israéliens avancent vers Rafah lors d'une opération dans la bande de Gaza le 29 mai 2024
Des tanks israéliens avancent vers Rafah lors d’une opération dans la bande de Gaza le 29 mai 2024
© AFP

Le Luxembourg réagit, lui aussi, aux bombardements qui visent depuis plusieurs jours la ville du sud-est de la bande de Gaza. Mercredi, l’antenne luxembourgeoise de Médecins Sans Frontières a demandé “l’arrêt immédiat de l’offensive de Rafah”. Un message dont s’est fait l’écho le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, quelques heures plus tard alors même qu’il était en visite officielle en Israël.

L’organisation humanitaire affirme dans un communiqué que la stratégie militaire d’Israël “conduit immanquablement à des massacres de civils. Le secrétaire général de MSF, Chris Lockyear, explique qu’ils sont “poussés dans des zones qu’on leur a désignées comme sûres” où il sont ensuite “soumis à des frappes aériennes incessantes et à des combats violents”. Il insiste également sur les conditions de vie “extrêmement difficiles” des familles “entassées” à Rafah.

Des Palestiniens constatent les dégâts dans le camp pour personnes déplacées bombardé par l'armée israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 mai 2024
Des Palestiniens constatent les dégâts dans le camp pour personnes déplacées bombardé par l’armée israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 mai 2024
© AFP

Des conditions qui ne risquent pas de s’améliorer puisqu’on apprend par biais des agences sur place qu’Israël continue à bombarder Rafah ce jeudi. Le conseiller israélien à la sécurité nationale a d’ailleurs estimé mercredi que la guerre devrait se poursuivre “encore sept mois”. L’objectif affiché étant “d’anéantir” le Hamas. L’Agence France Presse indique que les offensives terrestres se poursuivent également dans la ville du sud de la bande de Gaza.

Dans ce contexte, Médecins Sans Frontières demande aux combattants de “respecter et protéger les établissements médicaux, leur personnel et leurs patients”. Le Croissant-Rouge palestinien a confirmé cette nuit la mort de deux de ses secouristes dans ce qui est décrit comme une frappe directe” de l’armée israélienne contre l’une de ses ambulances.MSF soutient que le système de santé déployé dans la bande de Gaza est systématiquement attaqué par les forces israéliennes.

Il n’y a plus un seul établissement de santé à Gaza capable de prendre en charge un afflux massif de blessés”, peut-on lire dans un communiqué envoyé à la presse ce mercredi. Karin Huster, référente médicale du projet MSF à Gaza explique qu’”outre les bombardements, les entraves à l’aide humanitaire empêchent toute forme de secours”. Elle considère que les Gazaouis subissent ce qu’elle décrit comme “une punition collective” depuis l’attaque du 7 octobre.

Aux dernières nouvelles, le conflit qui dure bientôt depuis huit mois, a fait plus de 36.000 morts dans la bande de Gaza. Des chiffres qui proviennent du ministère de la Santé du Hamas. Quelques 2,4 millions d’habitants ont également été déplacés. Ce qui a provoqué une “catastrophe humanitaire majeure” d’après les ONG sur place. De leur côté, les forces israéliennes ont confirmé la mort de quelques centaines de soldats. À ceux-ci s’ajoutent les 1.189 personnes qui sont mortes lors de l’attaque du 7 octobre en Israël.

Des soldats israéliens en opération dans la bande de Gaza le 21 mai 2024
Des soldats israéliens en opération dans la bande de Gaza le 21 mai 2024
© AFP

Sur le plan diplomatique, l’Algérie a présenté mardi au Conseil de Sécurité de l’ONU un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat. Ce projet a été distribué à l’occasion d’une réunion d’urgence du Conseil convoquée après le bombardement israélien sur un camp de déplacés à Rafah ce dimanche. Ce jeudi, il n’y a malheureusement pas de signe d’accalmie en vue. Les combats continuent aux quatre coins de la bande de Gaza.

Back to Top
CIM LOGO