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Retour en prison pour un homme qui s'était évadé d'un centre de soins de Nancy et avait menacé son ex-compagne pendant sa fuite.
Un détenu qui s'était évadé d'une unité hospitalière sécurisée de Nancy a été condamné vendredi à 2 ans de prison par le tribunal correctionnel de Metz, avec maintien en détention.
Outre cette évasion, il a été reconnu coupable de faits de violences avec arme et menaces de mort, avant et durant sa cavale, à l'encontre de son ex-compagne.
Une évasion à la "MacGyver"
Cet homme de 32 ans, 34 mentions au casier judiciaire, s'était évadé le 11 juin de l'unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de Nancy, où il avait été pris en charge la veille pour des examens au poignet.
Il était parvenu, à l'aide des barreaux de son lit, à confectionner un outil lui permettant de retirer l'encadrement de la fenêtre puis celle-ci. Il a ensuite sauté du premier étage de l'établissement.
À l'audience, il a justifié cette évasion car son ex conjointe "faisait n'importe quoi avec son argent (...) les enfants n'ont rien à boire, rien à manger". Il dit s'être rendu au domicile de cette ex-compagne où il serait resté selon lui "deux semaines".
Mais cette dernière, à qui un téléphone grave danger avait été confié, a activé le dispositif d'urgence le 3 août, quand il l'a menacée d'une arme et d'une bombe lacrymogène. Elle a déposé plainte à plusieurs reprises pour des menaces de mort.
L'homme a finalement été interpellé le 6 août chez ses parents à Woippy.
Il ne "voit pas la gravité des faits"
À l'audience, le procureur Thomas Bernard a requis une peine de trois ans d'emprisonnement, soulignant son "inquiétude face à la personnalité du prévenu", constatant qu'il ne "voit pas la gravité des faits". Il a rappelé ses propos "glaçants et inquiétants" à la victime.
"À quoi s'attendait la justice ?" a plaidé Göran Turkay, avocat de la défense. "Après 16 ans en prison, il est drogué aux menaces de mort et ne fait que reproduire ce qu'il a vu et entendu"en détention. "Ce n'est pas un enfant de la République, mais un enfant de l'administration pénitentiaire".
En détention à la maison d'arrêt de Metz, son client purgeait une peine de trois ans de prison pour vol aggravé et était libérable en janvier 2028.
Son casier est fourni de condamnations pour des faits de vol, d'infractions routières, d'outrages ou de violences, prononcées à partir de 2007. Il avait déjà été condamné à deux reprises pour tentative d'évasion et évasion.