La décision de justice a fait l’effet d’une bombe dans la classe politique française. Alexandre Mortelette, politologue à l’Université du Luxembourg, explique que ce verdict a déclenché “un véritable séisme politique”.
Marine Le Pen avait obtenu des millions de voix lors de la dernière élection présidentielle et était l’une des personnalités les mieux placées pour la prochaine élection en 2027. Un sondage récent la créditait de 37% d’intentions de vote.
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La députée du Rassemblement national a été condamnée pour détournement de fonds publics. Depuis lundi, Marine Le Pen a perdu son droit de vote passif pour une durée de cinq ans et n’est donc plus éligible.
S’il y a dissolution de l’Assemblée nationale en juin ou juillet prochain, elle ne pourra plus se présenter, explique le politologue.
Alexandre Mortelette peut envisager deux scénarios pour le parti de Marine Le Pen. Ou bien cette décision pourrait renforcer le parti et l’amener à choisir le plan B: une candidature de Jordan Bardella, le président du Rassemblement national. Il pourrait se préparer dès maintenant pour l’élection présidentielle. Ou bien le parti pourrait se fragmenter et la base électorale pourrait prendre une autre orientation. D’autres personnalités populistes, comme Éric Zemmour, pourraient profiter de la situation actuelle.
“On peut imaginer que la base électorale du Rassemblement national, comme elle a perdu sa cheffe, entre guillemets, explose,” indique Alexandre Mortelette.
Le politologue de l’Université du Luxembourg estime que ce jugement montre avant tout qu’il existe une séparation stricte des pouvoirs en France. La justice a appliqué la loi.
Il faut aussi s’attendre à ce que la population réagisse au verdict en France. “On peut imaginer un désintérêt pour la classe politique, une montée de l’abstention,” affirme Alexandre Mortelette.
Marine Le Pen va faire appel, mais si le verdict d’appel n’est pas rendu avant l’élection présidentielle, elle ne pourra pas être candidate.
Le jugement de première instance a d’ores et déjà d’énormes conséquences sur la politique française.