Alors que l'endroit était le théâtre de combats à l'époque, l'imposant ouvrage peut désormais être visité par le grand public. Un musée rend également hommage au soldat Florian Piton juste à côté de la porte d'entrée.

Le Fort de Fermont se situe à une vingtaine de kilomètres du Luxembourg, dans une forêt le long de la route qui jouxte un petit village. Le fort, principalement constitué de galeries souterraines, faisait partie de la célèbre Ligne Maginot.

Construit entre 1931 et 1935 avec l'aide des agriculteurs de la région, le fort a été érigé afin de faire face à une éventuelle attaque allemande. Même si le Fort de Fermont n'a jamais été conquis militairement durant la Seconde Guerre mondiale, ses défenseurs ont céder l'ouvrage aux Allemands après la capitulation française en 1940.

Lors des combats, l'histoire n'a retenu qu'un blessé grave et un mort, le soldat Florian Piton. En son hommage, ainsi qu'aux autres soldats de la région, le musée du combattant de 1940 a été construit juste à côté du fort. Les visiteurs peuvent y découvrir le fonctionnement du fort qui, pour son époque, était au plus haut niveau technologique, et pas seulement en matière de défense.

Comme l'explique Edouard Jacque, président de l'Association des amis de l’ouvrage du Fort de Fermont et de la Ligne Maginot: "il faut imaginer, des agriculteurs, des mineurs, les sidérurgiques qui ont participé à sa construction ou les 600 militaires qui étaient ici qui n'avaient pas l'eau courante parfois dans leurs propres maisons dans la France rurale du début du 20ième siècle. Ils n'avaient parfois pas d'électricité alors qu'ici, ils avaient tout, sauf qu'il fallait parfois vivre à 30 mètres sous terre".

Cette vie-là, on peut s'en faire une idée lors des visites guidées organisées régulièrement à travers les longs couloirs souterrains après une descente en ascenseur d'époque. Les soldats stationnés ici disposaient de chambres à coucher, d'une assistance médicale ainsi que de solutions pour se divertir. À pied, il faudrait environ deux jours pour parcourir l'ensemble de l'ouvrage, mais un petit train électrique fait avancer les visiteurs dans ces galeries qui s'étendent sur un total de 8 kilomètres.

"A l'intérieur du fort on ne peut pas avoir un véhicule thermique.Si on a un véhicule thermique on est immédiatement dans une situation de pollution des 600 hommes. Avec deux ou trois véhicules, ça ne peut pas durer. C'est la raison pour laquelle l'électricité avait été choisie à l'époque, ça existait déjà, les trains électriques, comme certaines voitures électriques, trottinettes électriques ou autres véhicules. On a encore deux locotracteurs, dont un qu'on souhaiterait exposer au futur musée du train de Pétange/Rodange" explique Edouard Jacque.

À voir si les responsables luxembourgeois seront intéressés par ce train qui est appelé ici à Fermont, avec beaucoup d'humour, TGV, "train de grandes vibrations".

Quant au fort, il a été utilisé pendant la bataille de Bastogne (Belgique) comme base logistique par les Américains. Il participe aujourd'hui en partie à la conservation de l'environnement car des réservoirs de biodiversité se sont naturellement formés autour des bunkers.

Ceux qui souhaitent encore visiter le Fort de Fermont cette année, quelques dates sont encore disponibles en novembre. Il faut prévoir une durée de 2h pour les visites complètes (musée et ouvrage). Toutes les informations pratiques sont à retrouver sur le site officiel du Fort de Fermont.

Le reportage de RTL (en luxembourgeois et en français):