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La France est touchée par la dépression Kirk ce mercredi soir. La Meurthe-et-Moselle a été placée en vigilance crue. Dans l'Hérault, un plaisancier est décédé et un autre est en urgence absolue en raison de la forte houle.
Plus de 64.000 clients étaient privés d'électricité ce mercredi soir vers à 19h en raison de la dépression Kirk qui traverse la France, principalement dans le Sud, a annoncé Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution.
Selon Enedis, 35.000 foyers sont privés d'électricité dans les Pyrénées-Atlantiques, 8.000 dans les Landes, 7.500 en Ariège, 4.500 dans le Gers, 4.400 dans le Rhône, 2.100 dans la Loire et autant dans l'Ain et 500 dans les Hautes-Pyrénées.
La dépression Kirk se déplace ce mercredi soir vers l'Ile-de-France, où la Seine-et-Marne a été placée en vigilance rouge crues.
Au total 32 départements sont placés en vigilance orange, dont 21 pour "pluie-inondation", dix pour "vent" et trois pour crues dont la Meurthe-et-Moselle, les Alpes-Maritimes et la Vendée).
La Moselle a été placée ce mercredi après-midi en situation de vigilance jaune pour un risque de crue du cours d'eau de l'Orne.
Un mort dans l'Hérault
Un plaisancier est décédé mercredi au large de Sète et un autre est en urgence absolue en raison de la forte houle qui secoue l'Hérault qui a fait chavirer trois bateaux, a annoncé la préfecture de l'Hérault.
L'Hérault était en vert, sans aucune alerte précise alors que le Gard voisin était placé en alerte jaune vague submersion selon Météo France.
Toutefois, le préfet précise que les vagues peuvent atteindre deux mètres, entraînant un risque "très élevé" de noyade et il demande "aux plaisanciers de ne pas prendre la mer et à la population de ne pas se baigner, ni de fréquenter les plages du département".
Appel à la prudence par la ministre
La dépression Kirk s'intensifie et se déplace vers l'Ile-de-France, le gouvernement appelant à la "prudence". Un risque de crue "forte à exceptionnelle" sur la rivière Grand Morin, un sous-affluent de la Seine, a justifié le placement du département de la Seine-et-Marne en vigilance rouge, selon Vigicrues. Les transports scolaires y seront suspendus ce jeudi.
"Des montées rapides et des débordements localisés pourraient être constatés dès mercredi soir", prévient le site gouvernemental spécialisé.
A l'issue d'une réunion de crise à Paris, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a mis en avant la mobilisation de "tous les services de l'Etat" et a appelé "chacun à la prudence".
"Ces épisodes vont être appelés à se répéter. Nous sommes dans un moment où le dérèglement climatique se traduit concrètement dans nos vies quotidiennes", a-t-elle souligné devant des journalistes, mais "nous avons les moyens d'y faire face", "nous sommes prêts".
Le ministre délégué aux Transports François Durovray a évoqué la possibilité "d'arbres couchés" sur les rails ou des "effondrements de talus" et des dispositions prises "pour qu'avant l'ouverture du service" jeudi, "toutes les vérifications soient faites et qu'évidemment la sécurité des usagers soit assurée".
93 mm de pluie à Noirmoutier
"Depuis hier soir les cumuls de pluie sont déjà considérables de la Vendée à la Loire Atlantique avec 93 mm à Noirmoutier, 67 mm à Nantes, 44 mm à Angers", alerte Météo-France sur X.
A Noirmoutier-en-l'île en Vendée, le centre hospitalier a été touché par une inondation, qui n'a pas nécessité d'évacuation à ce stade, selon la préfecture de Vendée. De nombreuses routes ont été et sont parfois toujours inondées dans de nombreux secteurs du département. Les pompiers ont réalisé 134 interventions depuis le début de la tempête et ont reçu plus de 536 appels.
En Loire-Atlantique, "plusieurs routes départementales sont inondées et font l'objet de coupures totales ou partielles", écrit la préfecture dans un communiqué. Une fermeture partielle du périphérique de Nantes est également envisagée, selon Bison Futé.
Dans les Pays de la Loire, les "fortes pluies ont entraîné des inondations sur les voies" entre Saint-Nazaire et le Croisic, Nantes et Pornic ainsi qu'entre Nantes et Saint-Gilles.
211 km/h dans les Pyrénées
Par précaution, la SNCF a programmé une interruption totale du trafic sur plusieurs axes mercredi, notamment entre Dax (Landes) et Tarbes (Hautes-Pyrénées), Bayonne et Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) ou encore Saintes et Royan (Charente-Maritime).
En Nouvelle-Aquitaine, un fort coup de vent a déjà été ressenti, notamment sur les sommets de l'ouest du massif pyrénéen : selon Météo France, des rafales à 211 km/h ont été enregistrées dans la nuit dans le secteur de la station de ski d’Iraty (Pyrénées-Atlantiques).
"De telles rafales à Iraty, ce n'est pas habituel", explique à l'AFP Christophe Dedieu, président de l’association Météo Pyrénées, qui s'attend à "du grabuge très localement dans des secteurs très exposés" du piémont pyrénéen.