Nouveau coup durLe réacteur 1 de la centrale de Cattenom ne pourra pas redémarrer de sitôt

RTL Infos
Plusieurs réacteurs nucléaires sont à l'arrêt en France, dont deux à Cattenom. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) explique pourquoi l'un de ces réacteurs ne pourra pas redémarrer tout de suite.

L’ASN considère que deux soudures du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Cattenom doivent être réparées avant son redémarrage.

EDF a réalisé des contrôles sur les tuyauteries du système d’injection de sécurité du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Cattenom. Ces contrôles ont mis en évidence des fissures avec des profondeurs maximales de 4,7 et 6,1 mm.

Se pose alors la question du redémarrage du réacteur. L’ASN considère que, “la tenue des tuyauteries affectées par ces deux indications n’est pas acquise.” Les soudures concernées devront donc être réparées avant un redémarrage du réacteur.

L’ASN considère que les autres soudures, qui présentent des indications de plus faibles dimensions et dont la tenue mécanique a été justifiée, pourront être maintenues en l’état pour une durée limitée.EDF s’est engagée à remplacer l’ensemble des tronçons de tuyauteries du système d’injection de sécurité sensibles à la fissuration lors du prochain arrêt du réacteur, prévu en 2023.

LE REDÉMARRAGE DE CATTENOM 1 ET 3 REPORTÉ EN 2023

Cette décision vient s’ajouter à un nouveau coup dur pour EDF: le groupe a revu à la baisse son estimation de production nucléaire pour l’année 2022, en raison d’un arrêt plus long que prévu de quatre réacteurs pour des problèmes de corrosion, et du fait d’un mouvement social.

Jusqu’ici, EDF prévoyait de produire entre 280 et 300 TWh (térawattheures) en 2022. Désormais, la fourchette, qui avait déjà été abaissée depuis le début de l’année, devrait plutôt se situer entre 275 et 285 TWh, selon un communiqué de l’entreprise publié jeudi soir.

Les quatre réacteurs concernés par une mise à l’arrêt prolongée sont

Cattenom 1 et 3, Penly 2 et Chooz B1. Les réouvertures de Chooz B1 et Penly 2 ont été décalées au 29 janvier, alors que ces réacteurs devaient redémarrer respectivement les 13 et 23 novembre prochain.

Cattenom 1 et 3, qui devaient initialement être relancés les 17 novembre et 11 décembre prochain, ont vu leur reprise décalée au 26 février 2023.

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La semaine dernière, le géant de l’énergie avait estimé que le recul record de sa production électrique allait peser à hauteur de 32 milliards d’euros sur son excédent brut d’exploitation (Ebitda), un indicateur comptable de la rentabilité.

VENDRE À BAS PRIX AUX CONCURRENTS, ET ACHETER À PRIX D’OR SUR LES MARCHÉS

Sa production d’électricité est en effet à un niveau historiquement bas en raison de l’indisponibilité de près de la moitié des 56 réacteurs du parc nucléaire - 29 seulement sont opérationnels -, à l’arrêt pour des maintenances prévues ou des problèmes de corrosion soupçonnés ou avérés.

Pour ne rien arranger, le mouvement social de l’automne dans les centrales a entraîné des baisses de production nucléaire ou des reports de travaux pour certains réacteurs.

Mi-octobre, la direction avait repoussé le redémarrage de cinq d’entre eux dans un contexte de grève pour les salaires sur certains sites, avant qu’un accord ne soit signé deux semaines plus tard.

En raison des difficultés des opérateurs d’énergie alternatifs, près d’un million de clients sont revenus chez EDF en un an. Mais cela a contraint le groupe à racheter sur les marchés à prix d’or une électricité qu’elle n’a pas, alors que l’entreprise a dû vendre en 2022 plus d’électricité nucléaire à bas prix à ses concurrents, à travers le mécanisme de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique).

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