
Peut-être l’amertume de la défaite est-elle relative pour Vincent Hognon, qui retrouvait ce vendredi soir “son club de coeur”, l’AS Nancy Lorraine, où l’actuel entraîneur adjoint du FC Metz a passé près de treize années en tant que joueur puis entraîneur. Les Grenats font leurs aurevoirs à la Ligue 2 depuis deux semaines, assurés qu’ils sont d’évoluer au plus haut niveau la saison prochaine. Et si un derby est toujours un match à part, perdre face au voisin nancéien n’a dans ce contexte qu’une (grosse) incidence sur l’amour-propre.
Car les enjeux étaient bien différents entre le FC Metz et l’AS Nancy-Lorraine, qui, à 21h, était encore à la lutte pour ne pas descendre à l’échelon inférieur. Ce n’est désormais plus le cas: Nancy est sauvé et évoluera encore en Ligue 2 en 2019/2020.
Ce derby sous haute tension était annoncé depuis le début de la semaine, avec une communication du club au chardon peu appréciée en Moselle, puisque tous les supporters grenats, ou ne portant qu’un accessoire, étaient avertis qu’ils seraient immédiatement conduits à... la police s’ils tentaient d’entrer dans le stade Marcel-Picot.
Bref, le derby a été musclé, comme prévu: Nancy l’a parfaitement entamé à l’image de son intenable attaquant cap-verdien Vagner, auteur de trois frappes à ras-de-terre durant la première demi-heure de jeu, ou de Poha, dont la frappe de 30 mètres n’est pas passée loin des buts d’Oukidja (19e). Le gardien grenat, alors touché à une jambe, sauvait les siens lorsque la mauvaise passe en retrait dans l’axe de Delaine offrait un face-à-face à Bassi (31e). Ce n’était finalement que partie remise car ce même Bassi fonçait sur le côté gauche de la surface pour reprendre en deux temps une tentative manquée de Vagner, et surprendre enfin Oukidja (1-0, 33e). Une ouverture du score tout à fait logique, eu égard à la pression exercée par les Nancéiens.
Que retenir de la première période messine? Assez peu de choses, à l’exception des deux occasions de Diallo: une frappe ratée (23e) et une tête non cadrée (40e)...
Et ça ne s’est pas vraiment arrangé en seconde période, les Nancéiens imposant un rythme très soutenu avec toujours ce diable de Vagner sur le front de l’attaque. Au coeur de cette grosse bataille, Oukidja devait rester vigilant sur une tête de Saint-Ruf (66e). Sur le tard, les Messins ont finalement mis un gros coup de pression durant les dix et très chaudes dernières minutes. Cela aurait pu être suffisant pour ramener un point, Diallo se montrant enfin plus dangereux sur cette tentative repoussée par Ndy Assembé (86e). Mais les Nancéiens pouvaient souffler au terme d’un dernier corner messin.
Thomas Delaine (FC Metz): “On a manqué de beaucoup de choses dans ce derby. On n’était pas au niveau de ce rendez-vous. C’est dur pour nous, c’est une soirée compliquée. Il faut avouer qu’ils étaient très bien organisés. Dans la détermination, ils étaient un cran au-dessus.”
Alain Perrin (entraîneur de l’AS Nancy Lorraine): “Face au champion, il fallait faire un gros match. Peut-être qu’on aurait pu gagner avec plus de marge. On s’est battu comme des lions. On avait bien sûr identifié les points forts de Metz, il fallait museler leur milieu de terrain, Cohade en premier lieu, et aussi Delaine. Il fallait les priver de ballons. Aujourd’hui, c’est trop tôt pour parler de mon avenir. On a assuré le maintien, c’est ce qu’on voulait. On a tellement souffert tous ensemble, on a beaucoup travaillé et ce soir, on est récompensé.”