“Assez de paroles sans suite!“charge Guy Lamesch, président du Comité du FC Red Star Merl-Belair, dans une lettre ouverte adressée lundi à la FLF.
Le 7 janvier dernier, la Fédération Luxembourgeoise de Football avait retenu comme priorités pour 2019 de “continuer à supporter les clubs dans leur travail de formation des jeunes”, de “repenser les structures et formes actuelles du football pour jeunes”, et encore de “promouvoir l’éthique et le fairplay dans le domaine des jeunes”.
Mais “nul ne sait aujourd’hui comment la FLF entend concrétiser” ces belles intentions, nuance la lettre. Certes, “la FLF promeut et soutient la formation des entraîneurs pour jeunes, distribue des ballons aux équipes jeunes en début de saison et accorde des subsides mis à disposition par l’UEFA et la FIFA. Mais le soutien de la FLF s’arrête là. L’impression prévaut que la FLF n’a aucune vue globale, aucun plan structurel, aucune stratégie viable pour le football des jeunes au Luxembourg” peut-on lire.
Premier sujet de discorde évoqué, la règle de la première licence :“Pour les matchs de leur première équipe seniors, chaque club doit faire figurer, parmi les 16 joueurs inscrits sur la feuille de match, au moins sept joueurs ayant obtenu leur première licence auprès de la FLF. D’un autre côté, le nombre de “joueurs transférés” pouvant figurer sur la feuille de match est limité à quatre”.
Une règle mise en place pour protéger la formation de jeunes talents, mais qui “devient un désavantage insurmontable pour les clubs” qui, “au lieu d’investir leur argent et leurs moyens dans le développement des jeunes, investissent exclusivement dans leur première équipe en s’attachant les services de joueurs ayant été formés ailleurs.” “Car un joueur transféré n’est considéré comme tel qu’à partir de 23 ans. De nombreux “petits” clubs se font ainsi dépouiller de leurs jeunes talents, sans qu’ils aient une chance pour s’opposer à ces transferts” accuse-t-il. Ce système “est d’autant plus favorisé que les sommes de transfert pour un joueur “jeune” sont fixes et dérisoires, oscillant entre 600 euros pour un joueur de la catégorie cadet et 800 euros pour un joueur de la catégorie junior”.
Le club propose donc qu’un club, “pour être autorisé à évoluer avec son équipe Seniors dans les trois divisions supérieures du championnat, doive obligatoirement investir dans la formation des jeunes footballeurs et inscrire un nombre minimal d’équipes dans le championnat jeunes.” Et il souhaite aussi que “les règles “Joueurs transférés” et “Première licence” soient revues par rapport aux joueurs “jeunes” (jusqu’à l’âge de 23 ans), pour que les clubs formateurs soient protégés face à des clubs ayant des moyens financiers supérieurs”
Actuellement, “les subsides accordés par la FLF aux clubs pour développer les secteurs jeunes sont attribués selon le nombre d’équipes jeunes inscrites au championnat au début de la saison. Or, un mois après le début des championnats jeunes en septembre 2018, pas moins de seize équipes avaient déjà été retirées desdits championnats, sans que l’attribution des subsides aux clubs concernés n’ait été revue.” “À nouveau, les vrais clubs formateurs se retrouvent lésés à plusieurs niveaux. D’abord, leur part du subside est amoindri par les sommes qui sont versées à des clubs qui ont retiré leurs équipes jeunes respectives ; ensuite, les championnats – qui se jouent en séries de 5 à 6 équipes – se retrouvent faussés du fait des forfaits des équipes retirées ; finalement, la qualité et l’attractivité des championnats sont entamées par le nombre réduit de matchs à jouer par les équipes restantes”.
Le club préconise donc que “les subsides “jeunes” soient accordés en fonction du nombre d’équipes finissant le championnat”, mais aussi que “le fonctionnement des championnats pour jeunes soit revu pour garantir à chaque équipe un nombre minimum de matchs par équipe et par saison.”
Le club plaide aussi pour que “la FLF se fasse le représentant des clubs formateurs affiliés pour qu’un congé administratif/sportif soit accordé aux bénévoles actifs dans le domaine des jeunes, et que ce congé soit calculé en fonction du nombre des licences de joueurs actifs en-dessous de 18 ans ainsi que du nombre d’équipes inscrites dans les catégories jeunes à la fin de la saison.”
Actuellement, la politique de développement des jeunes joueurs “se concentre exclusivement sur le fonctionnement du Centre national de Football à Mondercange” constate-t-il. “Nous ne pouvons pas accepter que les clubs formateurs soient les parents pauvres de la politique “jeunes” de la FLF” poursuit-il, plaidant donc pour que la FLF “annonce en début d’exercice sa stratégie pour soutenir les clubs formateurs de manière concrète – avec un catalogue de mesures à mettre en place et un plan pluriannuel”.
