
© Anouk Flesch / Skoda Tour de Luxembourg
Des Luxembourgeois à la hauteur de l’événement, un vainqueur final prestigieux et 4 des 5 étapes passionnantes: la 85e édition a répondu aux attentes.
Avec seulement 8 équipes World Tour au départ de ce Tour de Luxembourg pour 10 l’an dernier et 12 l’année précédente, on s’est demandé si la boucle ne régressait pas. Mais les coureurs restent les seuls maîtres à bord.
Ils ont offert un spectacle de qualité pendant cinq jours. Voici au moins trois raisons qui font que cette édition restera gravée dans le marbre.
Un nom qui claque au palmarès, une équipe de dingue
Brandon McNulty, cette une référence sur une carte de visite. Déjà, ce profil de coureur complet correspond à la boucle grand-ducale qui offre un terrain de jeu divers et varié mais qui ne peut sacrer qu’un homme fort capable de bien passer les bosses. Mais derrière la personnalité du coureur américain, récent vainqueur de l’épreuve World Tour de Montréal et 9e du dernier Giro, sa cache la machine UAE. Un rouleau compresseur qui broie tout sur son passage.

© Roland Miny
L’épreuve luxembourgeoise restera dans les annales puisque c’est ici que les Emiratis ont signé leur 86e victoire de la saison, battant le record de l’équipe Columbia-HTC d’un succès. Il datait de 2009 avec un certain Mark Cavendish, auteur de 23 victoires personnelles. On soulignera aussi le podium XXL du Tour de Luxembourg avec Mattias Skjelmose en dauphin et Richard Carapaz sur la troisième marche.
Une organisation à la hauteur
C’est un peu comme un arbitre de foot dans un match. Quand on ne parle pas de lui, c’est parce que sa prestation fut bonne. L’organisation a tenu la route. Les 16 membres du board entourés de centaines de bénévoles ponctuels ont œuvré dans l’ombre sans qu’un couac majeur ne vienne ternir le tableau. Il y a eu peu de chutes et la sécurité des coureurs fut assurée.
La réussite d’une telle entreprise passe aussi par la volonté ou non des coureurs de proposer du spectacle. Il fut au rendez-vous sur 4 des 5 étapes puisque Ethan Hayter a écrasé le contre-la-montre là où Brandon McNulty a posé le jalon de sa victoire finale. Les 4 autres ont donné lieu à une fort belle empoignade. La météo, seulement moins bonne le dernier jour, a contribué à la réussite d’une épreuve qui a trouvé un bel équilibre à travers son tracé, renvoyant une image positive du pays.
Des Luxembourgeois en verve
On ne les attendait pas à pareille fête même si la volonté de l’entraîneur national, Jempy Drucker, était de montrer le maillot. Mil Morang, qui s’est retrouvé en train de jouer le classement de meilleur grimpeur sans en avoir fait un objectif initial, a tenu le choc jusqu’à l’arrivée, Mathieu Kockelmann s’est offert la plus belle victoire de sa jeune carrière à Mamer et Arno Wallenborn a confirmé, avec sa 16e place finale, qu’il avait le coffre pour ce genre d’épreuves et qu’il méritait un contrat professionnel la saison prochaine.
On n’oubliera pas non plus Mats Wenzel (Pharma Kern) qui s’est dépouillé lors d’une dernière étape au terme de laquelle il reçut le prix de la combativité. Plus ponctuellement, Loïc Bettendorff et Alexandre Kess ont aussi montré des choses intéressantes.
Et si les femmes trouvaient grâce aux yeux des organisateurs qui semblent leur faire de la place pour les années à venir?