Dernier représentant de la FLA au Japon, l’athlète de Malmédy a joué crânement sa chance dans une course lente mais folle dans son final.

Il fallait être un fin stratège pour tirer son épingle du jeu d’une course éminemment tactique gagnée à la surprise générale par le Néo-Zélandais Geordie Beamish, venu coiffer le double champion olympique et grand favori de cette finale du 3.000 m steeple Soufiane El Bakkali ce lundi soir.

Un Marocain inconsolable dans l’aire d’arrivée. Que pouvait espérer Ruben Querinjean dans cette configuration? Une place d’honneur vu son finish qu’il a travaillé ces derniers mois à travers quelques 1.500 m.

Niché au cœur du peloton pendant la majorité d’une course prise en main par l’Allemand Frederik Ruppert, l’athlète de Malmédy n’a jamais perdu contact avec les chefs de meute, avoisinant la 10e place. On le retrouva même au 9e, voire au 8e rang sur une accélération aux 1.800 m avant de rentrer davantage dans le rang.

Dans la moiteur de Tokyo, les choses allaient nettement s’accélérer à la cloche avec un Querinjean huitième et un El Bakkali enfin décidé à remonter le paquet après une course d’attente comme lors du premier tour.

Le Nord-Africain semblait avoir course gagnée lorsqu’il vit débouler au dernier moment le Kiwi Geordie Beamish qui s’imposait en 8’33’’88 devant El Bakkali (8’33’’95) et le Kényan Edmund Serem (8’34’’56). 
Dixième, Ruben Querinjean avait une belle distance de sécurité sur le 11e, le Tunisien Ahmed Jaziri alors que l’Américain Daniel Michalski, vice-champion national, devançait le Belgo-Luxembourgeois de 37 centième.

Le temps de l’athlète de la FLA, 8’37’’49, était bien anecdotique dans une course d’une lenteur extrême, bien loin de son chrono de 8’09’’47 signé à Bruxelles à la fin du mois d’août dernier.

Querinjean avait battu à cette occasion les records nationaux du Luxembourg et de Belgique. A 23 ans, il disputait à Tokyo ses premiers championnats du monde, et a fortiori sa première finale. 
Cette course met un point final à une saison pleinement réussie qui l’aura vu passer du cross-country à la piste avec le même bonheur.