Comment concilier sa foi avec la norme sociale ? RTL est allé à la rencontre de ces jeunes qui suivent une formation sacerdotale au Luxembourg.
L'Octave a commencé le 10 mai dernier au Luxembourg, plus grand événement religieux de l’année, incontournable pour les nombreux catholiques de la Grande Région.
Cette année l’église luxembourgeoise célèbre une édition toute particulière puisqu’il s’agit de la 400e célébration de la sainte patronne du Luxembourg, la Vierge Marie. En parallèle aux nombreuses messes pour les différentes communautés, la cathédrale a accueilli le week-end dernier la traditionnelle cérémonie d’ordination avec trois ordonnés aux profils bien différents.
Mais qui sont ces jeunes hommes qui se sentent appelés à devenir prêtres ? En prélude à l’Octave, la journaliste de la rédaction luxembourgeoise Rosa Clemente a rencontré des séminaristes et s’est infiltrée dans les coulisses du Centre Jean XXIII à Weimeschhaff. Situé en pleine forêt, mais à un jet de pierre du Kirchberg, le bâtiment appartient à l’État, mais depuis les années 1970, il sert de centre de formation et de recherche pour l’archevêché. Il abrite notamment deux formations sacerdotales : le Grand Séminaire, qui existe depuis 1845, et un séminaire international appelé "Redemptoris Mater", fondé en 2017.
Les jeunes du séminaire international viennent tous de l’étranger. Ils suivent leur formation au Grand-Duché et partent en mission à l’étranger avant leur année pastorale, c’est-à-dire leur stage dans les paroisses luxembourgeoises. C’est différent pour les séminaristes du Grand Séminaire, actuellement au nombre de quatre. Ils viennent généralement du Luxembourg, mais étudient à l’étranger avant leur année pastorale. Une formation (sans frais universitaires à l’étranger) coûte environ 20.000 euros par an et par séminariste, selon l’archevêché.
Daniel Muhire Maniraguha fait partie du séminaire international. Il a 27 ans et vient du Rwanda. Peu avant le confinement, il y a cinq ans, il est venu au Luxembourg pour sa formation sacerdotale. Son objectif est de devenir prêtre au Luxembourg. Mais le chemin est encore long.
Pedro García Pérez, 24 ans, originaire d’Espagne, est lui aussi dans sa cinquième année au séminaire international. Les Journées Mondiales de la Jeunesse à Madrid en 2011 l’ont marqué alors qu’il n’avait que 10 ans. Ce fut la première fois qu’il exprima le souhait de devenir prêtre. Puis vinrent les années d’adolescence, le lycée, et même l’inscription à l’université. Pourtant, son chemin de foi l’a conduit au Luxembourg il y a cinq ans.
Le Luxembourgeois Yves Olinger a suivi un parcours très différent. Il a été ordonné prêtre en 2019. Auparavant, il était instituteur. Pour lui, ce fut une décision qu’il ne pouvait pas prendre à la légère. Après avoir soigneusement pesé le pour et le contre, il est entré au séminaire à l’âge de 35 ans.