Un pionnier du cinéma luxembourgeois rembobine pour évoquer la bande originale de sa vie.
Andy Bausch a fait partie des premiers à se balader avec une caméra au Luxembourg. Nous étions dans les années 70 et le jeune amateur de musique allait tourner des images de ses groupes favoris à l'occasion de concerts trop rares à l'époque au Grand-Duché. Le jeune homme à la caméra est même devenu proche du groupe Scorpions.
C'est sur le grand écran qu'il va s'affirmer, en signant notamment deux films marquants de la production cinématographique luxembourgeoise, Troublemaker en 1988 et Le Club des chômeurs en 2003 - un record d'entrées à l'époque -, les deux avec l'acteur Thierry Van Werveke disparu en 2009.
Club
"J'ai réalisé que je voulais raconter des histoires au Luxembourg"
Sa carrière dans l'audiovisuel l'a un temps emmené en Allemagne mais c'est dans son pays de naissance qu'il a voulu s'exprimer.
"C'est dur de tenir le coup pendant 30 ans, nous a confié Andy Bausch, parce que c'est un métier où on doit croire en soi-même et il n'est pas évident de trouver de l'argent. Ce que je fais, c'est un mix entre ce que j'aime comme spectateur et ce que je veux proposer au spectateur luxembourgeois, parce que je raconte un peu le Luxembourg. J’ai travaillé pendant 10 ans en Allemagne sur des films télé à gros budget, mais ce n'étaient pas mes histoires, pas mes scénarios. Et après 10 ans, j'ai réalisé que je voulais raconter des histoires au Luxembourg."
Les marginaux, les exclus sont souvent au cœur du cinéma d'Andy Bausch. Dans son dernier film, Little Duke, ce sont deux copains âgés qui sont au centre d'une histoire oscillant entre drame et comédie.
"J'ai une affection pour les petites gens, pousuit-il, également dans mes documentaires, un penchant pour les petites histoires. J’aime raconter les petits problèmes des petites gens qui n'ont pas beaucoup de moyens et qui essaient de survivre dans ce pays très riche. Pourquoi ai-je cette affection ? Je ne sais pas, je suis comme ça. Il y a des gens qui vivent dans une bulle, ils ont un boulot, beaucoup d'argent, une ou deux maisons. Mais ce n’est qu’une faible partie de la population, les autres se battent."
Little Duke
Le cinéaste n'a eu aucune hésitation quand il a fallu choisir son disque pour toujours, il a pioché un album de Nick Cave. Andy se souvient avec passion des concerts de l'artiste australien au Luxembourg : "C'est comme un culte, il se comporte un peu comme un prêtre sur scène."
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Qu'elles aient bercé notre enfance, qu'elles enchantent nos journées où qu'elles soient devenues des compagnes pour la vie, les chansons jalonnent notre existence.
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