© AFP
Le Portugal, l’Allemagne, la France ne seront peut-être plus que des chimères pour la sélection grand-ducale qui pourrait être victime d’une nouvelle réforme.
L’organe faîtier du football européen n’aime pas l’ennui. Les diffuseurs encore moins. Atteinte de "réformite" aigue ces dernières années, l’UEFA a l’intention de se pencher sur les formats de qualifications qui envoient les sélections aux championnats d’Europe et aux coupes du monde.
Son patron, Alexandre Ceferin, l’a reconnu le 9 octobre à l'occasion du "Football Summit" à Lisbonne. "Les qualifications pourraient peut-être être différentes", a-t-il concédé. "Il n'y aura pas plus de matches, mais un format plus intéressant. Nous y réfléchissons actuellement." Les précautions oratoires visent à calmer le jeu car on n’imagine guère un format avec moins de matchs alors que d’aucuns réclament un calendrier moins chargé.
Ce n’est pas la première fois qu’on phosphore sur une refonte à Nyon. La Ligue des Nations, née en 2018 et longtemps critiquée par les grands pays, fait presque partie des meubles aujourd’hui. Elle a, en tout cas, conquis le cœur des équipes plus modestes, qui trouvent là un outil d’étalonnage et de progression idéal.
Mais les qualifs’ pour un Euro ou un Mondial, c’était le petit plus. Les vestiaires attendaient les tirages au sort comme un gosse son gâteau d’anniversaire. L’enjeu? Affronter un «gros» pour s’offrir une affiche prestigieuse, parfois un stade à la réputation internationale et une recette sur laquelle aucun trésorier ne cracherait.
L’Angleterre, le Portugal, la France et aujourd’hui l’Allemagne. Le gratin du football continental s’est déplacé au Grand-Duché ces dernières années, suscitant l’excitation des gamins. Michael Owen, Alan Shearer, Cristiano Ronaldo, Bernardo Silva, Ousmane Dembélé, Antoine Griezmann: autant de grands noms passés au moins une fois par le pays.
Une époque bientôt révolue? On peut le redouter à la lecture des propos du patron de l’instance européenne. Derrière son discours, deux pistes sont déjà envisagées par un groupe de travail à la tête duquel on retrouve Philippe Diallo, le président de la FFF.
Comme la Ligue des champions?
Pour rendre le format plus glamour, un modèle «à la Ligue des champions» est à l’étude. C’est-à-dire qu’il n’y aurait plus d’aller-retour, mais une seule poule (avec 54 pays) ou deux (avec 27 dans chacune) et une répartition potentielle entre les grandes, les moyennes et les petites nations. Concrètement, le Luxembourg devrait se contenter d’adversaires de son niveau pendant que les ténors festoieraient entre eux pour le plus grand bonheur des diffuseurs et des sponsors.
L’autre piste dégagée est un format utilisé dernièrement par les dames en Ligue des Nations. Cette compétition offrant directement un accès aux deux grands tournois.
La mise en route de ce chantier devrait sans doute attendre 2028, date de la fin du cycle actuel. L’UEFA avait agi de la sorte pour la Ligue des champions. Il reste cependant beaucoup de zones d’ombre à éclaircir et la commission des compétitions, à défaut d’avoir un pouvoir de décision, pourra proposer des amendements.
En attendant, le Luxembourg a une campagne de qualification pour la Coupe du monde aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada à finir. Puis un double affrontement de Ligue des Nations en mars prochain face à Malte à préparer afin de sauver sa peau en Ligue C de la Ligue des Nations.
Cette même compétition qui occupera les Lions Rouges en septembre et en octobre 2026 avec un léger changement de format puisqu’il n’y aura plus trois blocs de deux matchs mais deux blocs de trois.
Il sera ensuite temps de se pencher sur les qualifications pour le Championnat d’Europe 2028 en Angleterre et en Irlande. Ce sera peut-être là la dernière occasion pour que le Luxembourg croise une grande nation dans les éliminatoires avant la réforme envisagée. A moins qu’une invitation pour un match amical ne tombe du camion…