Si sa raison est à Larochette, son cœur est en partie au Cap-Vert. Démonstration en musique avec une bourgmestre hors norme !
Le 8 octobre 2017, l'élection de Natalie Silva au poste de bourgmestre de la commune de Larochette n'est pas passée inaperçue au Grand-Duché. Ses origines cap-verdiennes en ont fait un symbole, peut-être malgré elle...
"LE LUXEMBOURG EST UN PAYS OÙ ON PEUT RÉUSSIR SA VIE EN PARTANT DE RIEN"
"Pour moi, c'est normal, estime Natalie Silva. Je suis née ici, pourquoi ne pas m'engager en politique ? Si quelqu'un qui s'appelle Schmit le fait, pourquoi pas moi ? Mais mes origines étrangères se voient à la couleur de ma peau, contrairement à d'autres politiciens dans la même situation, comme Felix Braz, d'origine portugaise, qui est devenu ministre. Moi, je ne peux pas le cacher. Mais ça veut dire que le Luxembourg est un pays où on peut réussir sa vie en partant de rien. Mes parents n'avaient rien quand ils sont arrivés ici. Ils ont pu acheter une maison à Ettelbruck alors que mon père était ouvrier et ma mère, femme de ménage. Aujourd'hui, c'est difficile à imaginer."
En ces temps compliqués de crise de la démocratie où certains citoyens ne se sentent plus représentés par les élus, le parcours de la famille de Natalie Silva a valeur d'exemple : "Le travail était le moteur de mon père, qui travaillait à l'usine Goodyear, poursuit la bourgmestre. Ma mère disait toujours qu'elle devait travailler car c'est ce qu'on attendait d'elle dans le pays qui l'accueillait. Je ne manque jamais une occasion de souligner le mérite de mes parents et de ma mère en particulier. Elle croyait en nous. Elle nous disait toujours : les filles - on est trois filles - il faut que vous étudiiez comme si vous étiez des enfants d'ci. Encore récemment, je suis tombée sur une ancienne maîtresse d'école qui se souvenait des fois où ma mère venait la voir pour négocier des points qui nous avaient été retirés sur des devoirs."
La jeune femme d'origine cap-verdienne se sent 100% luxembourgeoise, même si son intérêt pour son pays d'origine a grandi au fil des ans, à travers la musique notamment. Deux artistes capverdiennes - Cesária Évora et Mayra Andrade - figurent d'ailleurs dans les choix de Natalie Silva (voir notre vidéo) : "Mes sœurs et moi, on n'est jamais vraiment retournées au Cap-Vert quand on était petites. Donc on n'avait pas ce lien avec le pays. Ma mère nous parlait beaucoup de sa jeunesse, qu'elle avait faim à l'époque et donc j'avais peur d'y retourner. Depuis, j'y suis allée et j'ai pu constater à quel point c'est un merveilleux pays avec beaucoup de potentiel."
En cette année d'élection, Natalie Silva espère bien prolonger l'aventure à la mairie de Larochette. Tout lui a souri depuis ses débuts en politique et il n'y a pas de raison que ça s'arrête : "L'engagement politique est venu par le biais de la proposition d'un ami, à l'époque où je vivais à Ettelbruck, de devenir membre d'une commission consultative. Cela me semblait logique d'offrir un peu de mon temps à une commune qui m'avait tant donné. Après mon déménagement à Larochette, j'étais alors membre du CSV et j'ai eu la chance d'obtenir un mandat d'échevine dès ma première élection en 2011. Je suis devenue bourgmestre par la suite, en 2017. Si les habitants de ma commune me font confiance, je serai ravie de faire un deuxième mandat."
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Qu'elles aient bercé notre enfance, qu'elles enchantent nos journées où qu'elles soient devenues des compagnes pour la vie, les chansons jalonnent notre existence.
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