
“Je rencontrerai les Russes - un seul Russe, Poutine - mais seulement une fois que nous aurons un plan commun avec Trump, avec l’Europe”, a déclaré le dirigeant ukrainien depuis la Conférence de sécurité de Munich.
Juste avant cette déclaration, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a annoncé avoir rencontré vendredi à Munich, l’émissaire spécial du président américain pour l’Ukraine, Keith Kellogg, en pleine effervescence diplomatique autour de pourparlers depuis que Donald Trump a appelé Vladimir Poutine.
Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky appelle depuis des mois Washington à aider son pays à obtenir une “paix juste”, Donald Trump a provoqué la stupéfaction en convenant de négociations directes avec Vladimir Poutine, faisant craindre un abandon de l’Ukraine.
“Le sujet principal de la conversation était la coordination des efforts communs pour parvenir à une paix juste et durable” en Ukraine, a expliqué M. Iermak sur Telegram, en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich.
Lundi, une source au sein de la présidence avait annoncé à l’AFP que M. Kellogg devrait se rendre en Ukraine le 20 février afin d’élaborer un plan pour mettre fin au plus vite à trois ans de conflit meurtrier.
“Nous avons discuté de la poursuite du soutien à l’Ukraine. Il en va de la sécurité non seulement de notre pays, mais aussi de l’Europe et du monde entier”, a ajouté M. Iermak.
L’Ukraine redoute d’être privée de la cruciale aide américaine, Donald Trump estimant, entre autre, qu’elle était trop coûteuse pour Washington.
“Il est bien moins coûteux d’aider l’Ukraine maintenant que de devoir affronter une Russie plus forte plus tard”, a plaidé M. Iermak.
Longtemps opposé à toute négociation avec la Russie, M. Zelensky se dit aujourd’hui ouvert au compromis, à condition que les alliés occidentaux de Kiev parviennent à afficher une position commune face à Moscou.
Douchant les espoirs de Kiev, le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a jugé cette semaine “irréaliste” l’ambition de l’Ukraine d’intégrer l’Otan et de reprendre tous les territoires pris par la Russie.
Il a également déclaré que les Européens devaient désormais fournir “l’écrasante” part du soutien à l’Ukraine.
Le vice-président américain JD Vance a cependant affirmé vendredi que Washington était prêt à faire pression sur la Russie dans de futures discussions sur le règlement de la guerre en Ukraine. Il doit s’entretenir prochainement avec Volodymyr Zelensky.