
“La Commission européenne condamne fermement la décision des États-Unis d’imposer des restrictions de voyage à cinq ressortissants européens, dont l’ancien commissaire européen Thierry Breton”, a-t-elle réagi dans un communiqué
“Nous avons demandé des clarifications aux autorités américaines (...). Si nécessaire, nous répondrons rapidement et de manière décisive pour défendre notre autonomie réglementaire contre des mesures injustifiées”, a-t-elle assuré.
Bruxelles a de nouveau contesté toutes les accusations de “censure” de l’UE contre des géants du numérique américains, invoquées par l’administration Trump.
“La liberté d’expression est un droit fondamental en Europe et une valeur essentielle que nous partageons avec les États-Unis dans le monde démocratique. L’UE est un marché unique ouvert, fondé sur des règles, avec le droit souverain de réglementer l’activité économique conformément à nos valeurs démocratiques et à nos engagements internationaux”, a souligné l’exécutif européen.
“Nos règles numériques garantissent un environnement sûr, équitable et équilibré pour toutes les entreprises, appliquées de manière juste et sans discrimination”, a insisté la Commission à propos de sa législation sur le numérique.
L’administration américaine a annoncé mardi des interdictions de séjour aux États-Unis pour cinq personnalités européennes engagées en faveur d’une stricte régulation de la tech, dont Thierry Breton, commissaire européen de 2019 à 2024.
Le Français avait été l’artisan de la législation européenne sur les services numériques (DSA), qui impose aux plateformes des régulations, comme le signalement de contenus problématiques, ce que les États-Unis considèrent comme une atteinte à la liberté d’expression.
Après la sanction américaine le visant, Thierry Breton a dénoncé un “vent de maccarthysme” aux États-Unis, en référence à la chasse aux sorcières anticommuniste menée par le sénateur américain Joseph McCarthy dans les années 1950.
“Pour rappel : 90% du Parlement européen — démocratiquement élu — et les 27 États membres (de l’UE) à l’unanimité ont voté le DSA”, la législation européenne sur le numérique, a-t-il souligné. “À nos amis américains : +La censure n’est pas là où vous le pensez+", a-t-il encore écrit sur le réseau social X.
Son successeur à la Commission européenne, Stéphane Séjourné, a fait part de sa “solidarité totale”. “Aucune sanction ne fera taire la souveraineté des peuples européens”, a-t-il assuré.