
“Nous continuerons de mener tous les efforts (...) pour arriver à un accord qui assure la stabilité du pays”, a déclaré le président de Chega (Assez), André Ventura, à l’issue d’une rencontre avec le président de la République, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa.
Juste après sa victoire, le président du Parti social-démocrate (PSD, centre droit) Luis Montenegro avait pourtant dit vouloir former un gouvernement minoritaire, réitérant son refus de gouverner avec le soutien de l’extrême droite. “S’il n’y a pas d’accord de gouvernement, le PSD sera responsable de l’instabilité que cela générera”, a mis en garde M. Ventura lundi.
Après huit ans de gouvernement socialiste, l’opposition de centre droit a remporté les élections avec 29,5% des suffrages et 79 sièges sur un total de 230, selon des résultats quasi-complets, car les quatre mandats des circonscriptions de l’étranger ne seront attribués que mercredi.
M. Montenegro n’atteindra donc pas le seuil de 116 députés requis pour avoir la majorité absolue, même en s’alliant avec la formation Initiative libérale qui a obtenu 5% des suffrages et huit élus.
Le Parti socialiste a terminé deuxième, avec 28,7% des voix et au moins 77 députés, tandis que Chega a renforcé son rang de troisième force politique du pays, en passant de 12 à 48 députés avec un score de 18%.
Le président terminera mercredi de consulter les partis représentés dans le futur Parlement en recevant Luis Montenegro, qui devrait ensuite être nommé Premier ministre et invité à former le gouvernement.
Au Portugal, l’exécutif n’a pas besoin d’un vote au Parlement pour entrer en fonctions, ce qui pourrait arriver début avril. Mais, compte tenu du rapport de forces issu des élections, M. Montenegro aura du mal à faire adopter son budget de l’Etat pour 2025 à l’automne prochain sans le soutien, ne serait-ce que tacite, des socialistes ou de l’extrême droite.