
M. Costa n’a à ce jour pas été mis en examen, mais il avait démissionné début novembre lorsque son nom a été cité par le parquet en rapport avec cette affaire impliquant son chef de cabinet et un de ses ministres.
Après la victoire de la droite aux élections législatives anticipées du mois dernier, ce scandale continuait de peser sur ses espoirs de succéder à Charles Michel au poste de président du Conseil européen.
L’enquête menée par le ministère public avait déjà été sérieusement mise à mal par un juge d’instruction qui avait décidé de libérer les suspects placées en garde vue et estimé, contrairement au parquet, qu’il n’y pas d’indices concernant des faits de corruption.
Mercredi, la Cour d’appel de Lisbonne a essentiellement donné raison à ce juge d’instruction, en ajoutant par ailleurs que l’enquête n’apportait pas d’éléments mettant en cause la conduite de M. Costa autour d’une loi d’aménagement du territoire ayant bénéficié à une société qui projetait de bâtir un méga-centre de données près du port de Sines (sud-ouest).
“Le ministère public doit des explications aux Portugais, car il a renversé un gouvernement et un Parlement. (...) C’est gravissime”, a réagi la député socialiste et ex-ministre Ana Catarina Mendes.
“J’ai l’impression qu’il devient de plus en plus probable de voir un Portugais siéger au Conseil européen cet automne à Bruxelles”, a pour sa part noté le président Marcelo Rebelo de Sousa, tout en affirmant ne pas vouloir commenter des “décisions de justice”.
D’après la presse portugaise, Antonio Costa aurait été soupçonné pour des faits de prévarication, soit des manquements d’un homme d’Etat aux obligations de sa charge.
En tant que Premier ministre, il faisait l’objet d’une procédure spéciale menée par la Cour suprême de justice. Comme M. Costa a officiellement quitté ses fonctions début avril, son dossier a été remis au ministère public.