
La population vieillit. C’est une tendance globale dans les 38 pays de l’OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économique). En 2050, dans ces pays, on devrait compter 52% de personnes âgées de 65 ans et plus (contre 33% actuellement).
Dans son Panorama des pensions, publié récemment, l’OCDE affirme qu’il devient nécessaire pour tous ces pays de réformer leurs systèmes de retraites ou d’augmenter leur croissance. “Comme nous vivons plus longtemps et en meilleure santé, nous devons travailler plus longtemps. Les pays doivent reculer l’âge effectif de la retraite et développer les possibilités d’emploi des seniors” souligne Mathias Cormann, le secrétaire général de l’OCDE.
Hélas, il est souvent plus facile de solliciter les travailleurs que de trouver des solutions pour améliorer la croissance ! Si bien que 50% des pays de l’OCDE prévoient dereculer l’âge de départ en retraite.

Le rapport révèle que l’âge normal moyen de la retraite dans les pays de l’OCDE devrait augmenter de près de deux ans, pour atteindre 66.4 ans pour les hommes et 65.9 ans pour les femmes entrant sur le marché du travail en 2024. Sur la base des législations actuelles, “L’âge normal de la retraite devrait augmenter dans plus de la moitié des pays de l’OCDE et s’établir alors dans une fourchette comprise entre 62 ans en Colombie (pour les hommes, 57 pour les femmes) au Luxembourg et en Slovénie et 70 ans ou plus au Danemark, en Estonie, en Italie, aux Pays-Bas et en Suède.” Dans l’U.E., les retraités ne sont décidément pas tous logés à la même enseigne!
Les huit pays où l’âge normal futur de la retraite est le plus élevé - le Danemark, l’Estonie, les Pays-Bas, la Suède, l’Italie, la Slovaquie, le Royaume-Uni et le Portugal - ont choisi de lier espérance de vie et retraite. Autrement dit, plus la population vit longtemps, plus l’âge de la retraite recule. “Les huit pays où le futur âge normal de la retraite sera le plus élevé sont tous ceux qui l’indexent sur l’espérance de vie” constate l’OCDE.

Ainsi, toujours selon l’OCDE, l’âge de départ à la retraite au Portugal devrait passer de 65,6 à 67 ans d’ici 2030 et à 68 ans d’ici 2050.
Cependant, dans des pays comme le Portugal, ce recul de l’âge du départ à la retraite ne se fait pas sans contrepartie. L’étude de l’OCDE montre que les Portugais qui partent à la retraite conservent en moyenne plus de 85% du dernier salaire net (c’est ce qu’on appelle le taux de remplacement).

En Autriche, en Grèce, au Luxembourg et en Espagne, ce chiffre est supérieur à 85 %, et aux Pays-Bas et en Turquie, il est supérieur à 95 %. À l’autre extrême, on trouve l’Estonie, l’Irlande, la Corée et la Lituanie, avec des taux de remplacement nets futurs inférieurs à 40 % du salaire net.
Pour le Portugal en tout cas, cette augmentation de l’âge légal de départ à la retraite ne se fera pas sans tensions sociales. Sur Portugal.fr, on peut lire ainsi que “l’espérance de vie à la naissance dépasse aujourd’hui les 81 ans [au Portugal], mais cet indicateur masque de profondes disparités selon le sexe, le niveau de revenu, le lieu de résidence et surtout la nature de l’activité professionnelle exercée. Les professions dites pénibles, dans le bâtiment, la manutention, l’agriculture ou encore les services d’entretien, exposent à une usure physique prématurée. Or, ces catégories socioprofessionnelles, souvent mal rémunérées, sont aussi celles où l’espérance de vie en bonne santé est la plus courte. En d’autres termes, les individus concernés risquent davantage de ne jamais profiter d’une retraite pleinement vécue, ou d’y entrer déjà affaiblis.”
À lire sur ce sujet :
-Notre outil comparatif : Avez-vous une bonne retraite au Luxembourg ?
-Coûteuse et “inacceptable” : Encore un avis négatif pour la réforme des retraites au Luxembourg