
“Le temps des municipalités et des institutions parallèles et criminelles de la Serbie dans la République du Kosovo se termine”, a déclaré le ministre kosovar de l’Intérieur, Xhelal Svecla, dans un message posté sur Facebook, en énumérant les dix localités dans lesquelles les municipalités serbes, financées par Belgrade, ont été fermées.
“Comme nous l’avons promis, nous ne permettrons aucun +parallélisme+, et encore moins une activité criminelle de la Serbie qui violerait la Constitution et l’Etat de droit dans notre pays”, a-t-il dit.
M. Svecla a ajouté que plusieurs bureaux de poste et d’administrations fiscales serbes avaient également été fermés lors de cette opération policière menée dans la matinée dans ces localités du Kosovo où vivent des Serbes.
La Serbie - qui n’a jamais reconnu l’indépendance que son ancienne province à majorité albanaise a proclamée en 2008 -, a aussitôt dénoncé une “escalade dangereuse”.
“Ces actions agressives ne sont pas seulement une attaque contre les institutions, mais une tentative flagrante de saper les droits collectifs et l’identité des Serbes au Kosovo”, a déclaré le ministre serbe des Affaires étrangères Marko Djuric dans un message publié sur les réseaux sociaux.
“Il est évident que (le Premier ministre kosovar Albin) Kurti utilise ces provocations dans le cadre de sa campagne électorale, au mépris des droits humains et des accords censés protéger la paix et la coexistence” a estimé M. Djuric.
“Cette stratégie ne fait que creuser davantage les divisions et menace la stabilité de la région”, a ajouté le chef de la diplomatie serbe, en invitant la communauté internationale à “ne pas rester silencieuses”.
Le Premier ministre serbe Milos Vucevic a dénoncé pour sa part la torture qu’exerce Albin Kurti sur les Serbes. “Nous suivons avec attention le développement de la situation et nous allons entreprendre toutes les mesures pour protéger la population serbe de nouvelles attaques d’Albin Kurti”, a écrit M. Vucevic sur X.
Cette nouvelle opération des autorités kosovares fait suite à de nombreuses autres visant à démanteler ce que Pristina considère comme des institutions parallèles serbes opérant illégalement dans les territoires principalement habités par des Serbes.
Des bureaux de postes et des banques serbes ont été fermés ces derniers mois, et l’usage du dinar serbe interdit il y a bientôt un an.
Elle intervient à quelques semaines des élections législatives - convoquées pour le 9 février -, qui auront valeur de test pour la politique menée par le Premier ministre kosovar, Albin Kurti, qui a multiplié les bras de fer avec Belgrade.