
“Nous, représentants de l’Allemagne, de la Belgique, du Canada, du Danemark, de l’Espagne, de la France, de l’Italie, de l’Irlande, de l’Islande, du Japon, de Malte, des Pays-Bas, de la Norvège et du Royaume-Uni, condamnons l’approbation par le cabinet de sécurité du gouvernement israélien de la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie occupée”, selon un communiqué commun diffusé par le ministère français des Affaires étrangères.
“Des gouvernements étrangers ne vont pas restreindre le droit des Juifs à vivre en terre d’Israël, et tout appel en ce sens est moralement répréhensible”, a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar sur X.
“La décision d’établir 11 nouvelles colonies et de légaliser huit colonies supplémentaires vise notamment à répondre aux menaces sécuritaires auxquelles Israël est confronté” a-t-il ajouté.
Israël a annoncé dimanche avoir approuvé l’installation de 19 colonies en Cisjordanie occupée, portant à 69 le nombre total d’implantations ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années.
“Sur le terrain, nous bloquons l’établissement d’un Etat palestinien terroriste”, s’était félicité le ministre des Finances d’extrême droite Bezalel Smotrich.
Quatorze pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon, ont condamné mercredi cette mesure, appelant Israël “à cesser l’expansion des colonies”.
Cette action unilatérale, ont-ils estimé, “risque de fragiliser un cessez-le-feu déjà précaire à Gaza”, en vigueur depuis octobre dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre.
Les pays signataires de l’appel ont réaffirmé leur “engagement indéfectible en faveur d’une paix globale, juste et durable fondée sur la solution à deux Etats”, israélien et palestinien.
Outre Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd’hui en Cisjordanie dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.
La colonisation s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s’est intensifiée sous l’actuel gouvernement, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas contre Israël.
L’Autorité palestinienne avait aussi dénoncé l’annonce israélienne. Elle a estimé qu’elle ne pouvait être “dissociée de la politique systématique d’Israël (...) visant à empêcher toute possibilité réelle d’établir un Etat palestinien indépendant et souverain”, tout en dénonçant “une accélération du vol des terres palestiniennes” et l’"escalade du terrorisme des colons”.