
Ce mercredi, les ministres germanophones de l’Agriculture sont venus rendre visite à la ferme Biohaff Steichen accompagnés de Martine Hansen, l’actuelle ministre de l’Agriculture luxembourgeoise. Tous rencontrent le même problème. La relève des anciens agriculteurs n’est pas assurée dans leur pays. “La problématique est la même ! La question principale, c’est comment on peut mettre en place notre politique pour que ce métier reste attrayant”, annonce la ministre.
Le Luxembourg se trouve quand même au-dessus de la moyenne européenne de 10 % de jeunes agriculteurs avec ses 16 % mais en dessous du Liechtenstein avec 28 %. L’État luxembourgeois apporte un investissement d’un plafond de 40 % pour la création d’une ferme et ajoute un surplus de 15 % pour les jeunes agriculteurs.
Michel Steichen, l’agriculteur qui accueille cette visite est le parfait modèle. Il a mis debout une ferme d’élevage de cochons bio. La seule au Grand-Duché. Il travaillait déjà dans l’élevage conventionnel de cochons avec son père et a décidé de se lancer seul et d’élever ses cochons d’une autre manière. Dans sa ferme au nord-ouest d’Ettelbruck, on compte près d’un millier de cochons élevés dans des conditions anodines.
Pour accéder à ses animaux, tout le monde doit se protéger. Tenue spéciale, désinfection des téléphones sont obligatoires. La raison : éviter de contaminer les bêtes de toutes maladies, comme la peste porcine africaine. Michel Steichen fait extrêmement attention à ses cochons. L’objectif est de leur offrir une meilleure qualité de vie par rapport à l’élevage conventionnel, même si elle n’est que de 6 mois en moyenne. “Nos cochons ont trois fois plus de place qu’en élevage conventionnel et peuvent choisir d’être en intérieur ou à l’extérieur à toute heure”, explique l’éleveur Steichen.
Aujourd’hui on mange de moins en moins de viande et le bio prend de plus en plus de place, ce qui incite au développement de ce type de ferme. “Pour moi c’est la bonne solution ! Bien sûr c’est plus cher à l’achat et à la production, ça nécessite beaucoup plus de travail. Mais si on regarde comment les animaux sont traités, c’est le non plus ultra”, confie Steichen. Son acheteur principal est la Provençale qui le soutient dans son approche où sa viande part majoritairement dans des cantines. À partir de septembre, les particuliers pourront retrouver ses produits dans les rayons des Cactus.