Procès pour violUn expert met en doute les méthodes du médecin

Diana Hoffmann
traduit pour RTL Infos
Un gynécologue comparaît depuis mardi devant la 13e chambre criminelle du tribunal d'arrondissement de Luxembourg pour viols et attentats à la pudeur sur quatre femmes. Mercredi, au deuxième jour d'audience, un expert de la police et des médecins ont été entendus.

Juste après le début de la séance, le parquet a informé le tribunal qu’une autre femme s’était manifestée auprès de la police. Elle avait lu des informations sur l’affaire dans les médias et a déclaré, sur procès-verbal, avoir également été agressée sexuellement par l’accusé lors de consultations en 2012/2013.

Mardi, l’accusé avait affirmé n’avoir effectué “aucun geste gynécologique allant au-delà d’un examen normal. Quels gestes sont justifiés dans quelles circonstances, et lesquels ne le sont pas d’emblée ? Ce point devait donc être clarifié lors de la deuxième séance avec l’aide d’un gynécologue convoqué comme témoin. En outre, le commissaire en chef de la police a présenté le rapport d’enquête.

Il ressort de ce rapport que les victimes présumées reprochent au gynécologue poursuivi de les avoir massées au niveau de leur intimité. Il est également question d’un “touché vaginal” avec des “va-et-vient”. Une autre femme a rapporté que le gynécologue aurait agi de manière inappropriée avec la sonde lors d’une échographie vaginale. De plus, il aurait proposé à une femme une consultation au champagne le dimanche. Lors de la palpation des seins, les femmes ont indiqué que l’homme procédait à ce geste par derrière et en se pressant contre elles. Une femme a déclaré qu’il avait eu une érection. Il est aussi arrivé que les patientes aient été totalement nues lors de certaines consultations.

L’expert en gynécologie convoqué a souligné qu’un “touché répétitif” dans la zone intime n’était pas normal et n’était pas justifié médicalement dans ce cas de figure. Il n’a pas non plus considéré d’autres points comme des méthodes normales de traitement. Par exemple, pour une palpation des seins, il n’est pas normal que le médecin procède par derrière. Il existe une méthode standardisée pour cet examen.

L’expert a encore précisé qu’il n’était toutefois pas inhabituel que des patientes consultant pour un désir d’enfant soient parfois convoquées le dimanche au cabinet. Il s’agit en effet de pouvoir venir un jour précis. De même, le fait que des patientes soient complètement nues lors d’une consultation était autrefois plus courant qu’aujourd’hui.

L’une des victimes présumées, qui avait déjà témoigné mardi, a ensuite déclaré qu’elle n’avait commencé à remettre en question la méthode de traitement de l’accusé qu’après avoir été hospitalisée au CHL à la suite d’une fausse couche. La réaction des autres médecins, lorsqu’elle a mentionné le nom de son gynécologue, lui a clairement fait comprendre que quelque chose n’allait pas. Une ancienne collègue de travail de l’accusé au CHL a expliqué au juge qu’il y avait eu des rumeurs persistantes à l’hôpital selon lesquelles l’accusé harcelait des patientes. La juge a alors fait remarquer qu’il pouvait y avoir une source qui racontait des choses, et que d’autres les propageaient ensuite. La docteure a toutefois souligné qu’elle n’avait encore jamais entendu de rumeurs d’une telle ampleur.


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