
Dans la vaste affaire de fraude qui a piller 61 millions d’euros sur les comptes de la fondation Caritas début 2024, le parquet de Luxembourg fait savoir mercredi que “les investigations sont entrées dans une troisième phase”. Les deux premières étapes ont porté sur l’analyse des éléments permettant de mesurer l’étendue du préjudice et sur l’élucidation des faits au Luxembourg. Ainsi que sur l’exploitation des tenants et aboutissants de l’activité des neuf “money mules” ayant mis des comptes à disposition des fraudeurs.
La Police grand-ducale a exécuté -sous la régie d’un juge d’instruction luxembourgeois- plusieurs missions dans le cadre d’une action internationale concertée baptisée “CARITAS – Opération phase 3", en rapport avec des recruteurs présumés susceptibles d’avoir fourni les instructions à la mise en place des comptes bancaires espagnols, ayant accueilli les fonds détournés à la Fondation Caritas.
Plusieurs actions ont été menées en parallèle, mardi 2 décembre, en Angleterre, Bulgarie, France et Italie par douze membres des sections FAME (section Formation, Appui et Méthodologie Ecofin) et FAST (Fugitive Active Search Team – section de recherche de fugitifs) du Service de police judiciaire de la Police grand-ducale. Ces agents étaient à l’étranger pour seconder leurs homologues des États concernés, dans le cadre de l’exécution de “trois mandats d’arrêts internationaux, de six perquisitions et saisies et de plusieurs interrogatoires”.
Au final, trois personnes ont été arrêtées et 17 téléphones portables, deux ordinateurs portables, des disques durs, des cartes et des documents bancaires ont été saisis. Les trois suspects arrêtés “seront remises aux autorités luxembourgeoises dans les semaines à venir” et seront alors présentées au magistrat instructeur.
Du 27 au 30 octobre, quatre membres de la section FAME ont, à la demande du juge d’instruction luxembourgeois, assisté leurs collègues niçois lors de l’exécution de quatre perquisitions et saisies, ainsi qu’à l’occasion de trois interrogatoires sur le territoire français. La juste a saisie sept téléphones portables et de trois ordonnateurs portables.
L’enquête suit son cours et les résultats obtenus “ont été rendus possibles grâce à une excellente collaboration internationale”, souligne le Parquet. Il précise que “le juge d’instruction attend, pour le surplus, l’exécution d’autres demandes d’entraide internationale, de nature à contribuer à la manifestation de la vérité”.
Conformément aux principes fondamentaux de l’État de droit, toute personne interpellée ou mise en cause dans une procédure judiciaire bénéficie pleinement de la présomption d’innocence tant qu’un jugement définitif n’a pas été rendu par une juridiction compétente.