Pauvreté au LuxembourgIl faut plus de propriétaires qui s'engagent dans la gestion locative sociale

François Aulner
traduit pour RTL Infos
Raoul Schaaf, président du Comité national de défense sociale, était l'invité de la rédaction de RTL lundi matin. Il est revenu sur le Plan d'action national de lutte contre la pauvreté, présenté la semaine dernière par le gouvernement.
© François Aulner

Le Plan d’action national a le mérite d’exister désormais”, a déclaré lundi sur RTL le président du Comité national de défense sociale (CNDS), Raoul Schaaf. Le CNDS est une ASBL qui aide depuis près de 60 ans les personnes vulnérables dans les domaines du travail et du logement. Les ministres Max Hahn, Martine Deprez et Claude Meisch ont présenté la semaine dernière le Plan d’action national pour la prévention et la lutte contre la pauvreté, qui prévoit plus de 100 mesures.

Le plan prévoit un “calendrier relativement serré” et des contrôles pour vérifier si les mesures sont efficaces, ce que Raoul Schaaf a salué. Il a également apprécié l’harmonisation des aides financières existantes, ainsi que de celles qui vont s’ajouter, ce qui était une demande de longue date du terrain.

Le président du CNDS est aussi échevin dans la commune d’Useldange et peut comprendre la revendication des Verts que le salaire minimum soit augmenté. Dans sa région, une analyse a été réalisée pour savoir quelle part de leur budget personnel ou de leur revenu les personnes qui demandent de l’aide, doivent consacrer à leur loyer. Pour une grande partie de ces personnes, le résultat est de 60 à 75% du revenu. “Alors, il ne faut surtout pas tomber malade, sinon ça devient très serré”, a déclaré Raoul Schaaf.

La gestion locative sociale est “en fait la manière la plus sûre de louer un bien”

Des logements plus abordables comme alternative à une hausse du salaire minimum ? Raoul Schaaf voit un grand potentiel dans la gestion locative sociale. Selon le président du CNDS, il faudrait avant tout ajuster à la hausse le prix au mètre carré que les propriétaires peuvent percevoir.

Et même si les ministres du Logement successifs encouragent ces incitations fiscales pour la location de logements à des personnes qui n’en trouvent pas, Raoul Schaaf estime que le message n’est toujours pas passé auprès des propriétaires.

À la question de savoir si beaucoup de propriétaires craignent d’avoir des locataires à problèmes, Raoul Schaaf répond : “En réalité, c’est la manière la plus sûre de louer un bien, car avec la gestion locative sociale, vous n’avez pas un locataire, mais une ASBL (…) Je garantis que vous percevrez un loyer pendant 12 mois, je vous garantis que si un problème survient avec le locataire, je m’en occupe, et si quelque chose est endommagé dans le logement, je le remets en état.

Communes davantage impliquées et Revis un peu moins stricts

Interpellé sur l’autonomie communale et sur des communes qui offrent davantage de structures sociales, et qui reçoivent des remerciements de la part des autres communes qui font moins, Raoul Schaaf a répondu par “Oui” et a répété : “Chaque commune a la responsabilité de veiller à ce que les personnes vivant sur son territoire se portent bien.”

Le directeur du CNDS a également mis en avant plusieurs points du Plan d’action national de lutte contre la pauvreté : par exemple, le fait que les commissions consultatives communales pour la cohésion sociale soient davantage impliquées dans la sensibilisation ou la prévention de la pauvreté.

Le Plan d’action national de lutte contre la pauvreté prévoit aussi des ajustements concernant le Revis. À ce sujet, Raoul Schaaf s’est félicité que les personnes qui perdent leur revenu d’inclusion sociale ne perdent plus automatiquement leur couverture auprès de la Caisse nationale de Santé.

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