
La pression sur Israël, en raison de la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza, s’est accrue à un point tel que dimanche, pour la première fois depuis longtemps, de l’aide humanitaire est parvenue à Gaza par voie aérienne et terrestre. L’armée israélienne a annoncé qu’elle maintiendrait une “pause tactique” dans ses opérations militaires jusqu’à nouvel ordre.
“D’un côté, nous souhaiterions un cessez-le-feu et la libération des otages. La libération des otages, c’est le Hamas qui décide et le cessez-le-feu, c’est Israël. Et au fond, le Hamas ne souhaite absolument pas la paix. Il ne veut absolument pas d’une solution à deux États. Le Hamas veut la guerre, les tensions. C’est une organisation terroriste, il ne veut pas la paix. Et Israël non plus ne cherche pas la paix pour le moment”, selon Xavier Bettel.
Un pays aurait les cartes en main pour imposer la paix: “Je dois vous dire très honnêtement que le président Trump est celui qui pourrait apporter la paix demain”.
Mais? Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères poursuit: “Cela n’arrivera pas. Et ils n’ont pas non plus apprécié l’initiative du président français [de reconnaître un État palestinien]. Mais ce n’est ni à l’Amérique ni à Israël de décider ce que les autres pays considèrent comme juste. Je pense que la situation en Palestine n’est plus acceptable, que la légitime défense n’est plus applicable, que des milliers et des dizaines de milliers de personnes sont mortes. Combien de temps allons-nous encore l’ignorer? Je constate que les moyens dont nous disposons, sont très limités. À New York, à l’ONU, nous avons l’Amérique, qui met son veto dès que nous voulons faire quelque-chose contre Israël. Et au sein de l’UE, nous sommes divisés.”
Le Luxembourg fait partie des États favorables à une accentuation de la pression. Un large soutien international à la solution à deux États est essentiel, en sachant que tout ne changera pas du jour au lendemain.
“Nous sommes également en contact avec plusieurs ministres des Affaires étrangères afin d’échanger nos points de vue sur cette question. Je les ai informés que nous tendons plutôt vers une reconnaissance. Mais il s’agit évidemment d’une chose que le gouvernement doit décider. Ce n’est pas le ministre des Affaires étrangères qui décide cela seul. Nous voulons également informer la Chambre, si ce pas est franchi, avant la réunion de New York en septembre”.
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Si Xavier Bettel est déjà à New York lundi et mardi, c’est pour préparer le rendez-vous de septembre, avec la perspective d’une solution pacifique à la question palestinienne, où, comme la France l’a déjà annoncé, d’autres pays devraient reconnaître un État palestinien, sous certaines conditions.