
C’est une page industrielle qui se tourne en Moselle. Comme le rapporte Le Républicain Lorrain, la chambre commerciale de Strasbourg a validé ce lundi 17 novembre l’offre de reprise présentée par Métal Blanc pour une partie des activités de NovAsco, anciennement Ascometal.
Les quatre sites du producteur d’acier étaient menacés depuis l’été, après l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire. Il s’agissait du quatrième redressement en onze ans pour le groupe spécialisé dans les aciers spéciaux.
La décision met un terme à l’avenir du site emblématique d’Hagondange, situé à une vingtaine de kilomètres de Metz. L’usine, réputée pour sa production d’aciers fins destinés à l’industrie automobile, va cesser toute activité. Les 430 emplois qui y étaient encore recensés sont supprimés. La coulée d’acier par four électrique, symbole de l’activité sidérurgique locale, s’arrêtera définitivement.
Métal Blanc ne reprend que le site de Dunkerque, comprenant un laminoir et une activité de parachèvement, soit environ 150 emplois sauvegardés. Les deux autres sites de finition, Nancy-Custines et Saint-Étienne Marais, ne font pas partie de l’offre retenue et restent donc sans repreneur à ce stade.
Cette décision vient clore un long cycle d’incertitudes pour les salariés et marque un nouveau coup dur pour la filière acier dans le Grand Est, déjà fragilisée par des années de restructurations.
Le gouvernement français a décidé de poursuivre en justice le fonds d’investissement britannique Greybull, un repreneur tenu pour responsable de la situation critique de l’aciérie Novasco (ex-Ascométal) menacée de liquidation.
Le ministre délégué chargé de l’Industrie, Sébastien Martin, a indiqué à l’AFP qu’il allait “saisir les tribunaux”. Greybull avait repris le métallurgiste en 2024.
“Cela fait plus de dix jours que je discute avec Greybull sur la manière dont il entend accompagner les salariés de Novasco et assumer ses responsabilités. J’estime que j’ai aujourd’hui assez attendu qu’il me fasse des propositions concrètes et sérieuses et donc j’ai décidé de saisir les tribunaux”, a-t-il déclaré quelques heures avant une décision sur le sort de l’entreprise.
La justice commerciale de Strasbourg a retenu lundi la “cession partielle”, sans autre détail, de l’aciériste en difficulté au consortium d’investisseurs réunis autour de Julien Baillon, à la tête de la PME ardennaise Métal Blanc.
L’offre du consortium présentée la semaine dernière prévoyait la reprise d’un seul site sur quatre, celui de Leffrinckoucke près de Dunkerque (Nord), ce qui devrait se solder par la perte de quelque 500 emplois.
Novasco, qui fabrique des aciers spéciaux, notamment pour le secteur automobile, en est à son quatrième redressement judiciaire depuis 2014.
Le groupe avait été repris en 2024 par Greybull Capital, qui avait promis d’y injecter 90 millions d’euros, tandis que l’Etat verserait 85 millions. “Nous les avons apportés. Ce n’est pas l’État qui est en cause”, a assuré le ministre.
“Greybull s’est engagé à apporter 90 millions d’euros, dont 15 millions d’euros en fonds propres. Il n’en a apporté que 1,5 million. J’estime qu’il doit aux salariés, aux habitants d’Hagondange (l’un des sites menacés de fermeture, ndlr) et à tout ce territoire 88,5 millions d’euros”, a souligné Sébastien Martin.
“À partir de lundi ou mardi, je vais engager toute action utile sur le plan tant civil que pénal afin de mettre en cause la responsabilité de Greybull qui n’a pas tenu ses engagements dans le cadre de la reprise de Novasco”, a-t-il ajouté.
“L’impunité pour les fonds d’investissement (...), c’est terminé. Par ailleurs, nous soutiendrons toute procédure judiciaire qui serait engagée par les salariés et je sais qu’ils y travaillent”, a lancé le ministre. “L’État est aux côtés des salariés lorsqu’ils sont face à des gens qui se comportent comme des voyous”.
Le ministre auquel on demandait si une nationalisation était envisageable, a répondu “non”.
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