Le changement d’heure interviendra dans la nuit de samedi à dimanche mais le retraité de 76 ans s’y affaire bien en amont.
“Je commence une ou deux semaines avant, et je continue après le changement d’heure, sans stress”, assure M. Stechbarth au milieu de son salon, dont les murs sont recouverts de pendules et d’horloges de tous les styles.
Sur certains modèles, l’affichage est digital avec ampoules LED lorsque sur d’autres, un bon vieux coucou sort pour marquer les heures fixes. Werner Stechbarth n’a pas réglé toutes les horloges à la même heure, pour éviter le tintamarre.
Impossible cependant d’ignorer le tic-tac de centaines d’aiguilles et le coucou régulier de l’un ou l’autre des appareils.
Longtemps cuisinier pour la compagnie aérienne allemande Lufthansa, Werner Stechbarth a bénéficié de billets d’avion bon marché pour parcourir le monde et ramener, à chaque fois, une horloge en souvenir.
“La première vient du Mexique, je l’ai ramenée en 1975. C’était une idée de ma mère”, raconte-t-il, montrant une horloge siglée Coca-Cola, bien en vue près de la fenêtre.
Chaque pièce est associée à une anecdote, comme l’une d’entre elle, achetée en Tunisie: “Je l’avais mise dans ma valise en oubliant d’enlever les piles, je vous laisse imaginer ce que les gens de la sécurité ont pensé à l’aéroport quand ils ont entendu un tic-tac venant de mes bagages”, rigole-t-il.
Il a manqué son vol mais une fois les contrôles effectués, il a pu rentrer à Munich et la pendule aussi.
S’il voyage moins aujourd’hui, Werner Stechbarth continue d’acheter des horloges sur internet ou dans des magasins bavarois. Il a d’ailleurs largement dépassé son objectif d’en posséder 365, ou 366 en 2024, année bissextile oblige. Beaucoup d’entre elles se trouvent dans sa cave.
Lui qui porte une montre à chaque poignet, et une autre pendue à son cou, affirme qu’il n’est pas toujours très ponctuel. “Quand je travaillais je l’étais”, nuance-t-il.
“Maintenant, qu’il soit six ou sept heures, cela m’est égal. Le soir, je m’assois dans mon fauteuil, j’éteins la télévision et j’écoute le tic-tac des horloges”, raconte ce retraité célibataire.
Werner Stechbarth va ensuite se coucher, au calme: il n’a que deux horloges dans sa chambre.
Le traditionnel changement d’heure va encore chambouler nos rythmes de sommeil, ce week-end, avec le passage à l’heure d’été. À 2 heures du matin ce dimanche, il sera 3 heures, et nous allons perdre une heure de sommeil.
Le changement d’heure a été mis en place en France en 1976, pour économiser de l’énergie à la suite du choc pétrolier de 1973-1974. Aujourd’hui, tous les Etats membres opèrent deux changements d’heure par an, en mars (heure d’été) et en octobre (heure d’hiver). Pourtant, cette habitude bien ancrée dans nos sociétés a fait l’objet d’une remise en question il y a quelques années.
En mars 2019, le Parlement européen avait décidé d’en finir avec le changement d’heure en 2021! Depuis, les parlementaires attendent, en vain, que le Conseil de l’UE fasse de même.
Mais le dossier est aujourd’hui au point mort, pourtant une grande majorité des citoyens européens se déclaraient en faveur de la fin du changement d’heure (83 % des Belges où 84 % des Français). Seul problème, les Européens sont divisés sur l’heure à adopter.
Ainsi en France, au Portugal ou en Pologne les habitants choisissent très largement l’heure d’été. A l’inverse, une majorité d’habitants préfère l’heure d’hiver en Finlande, au Danemark ou aux Pays-Bas.
Pour éviter les désagréments d’un décalage horaire entre pays européens, l’idée à été remisée dans un tiroir et devrait vraisemblablement être abandonnée.