Sur le marché de niche des supercars à plusieurs millions d’euros l’unité, il faut être le plus rapide. Dans les ateliers de Koenigsegg à Ängelholm, en Suède, on est bien décidé à lâcher les chevaux pour redevenir les premiers. “Quand j’ai démarré, je me suis dit pourquoi quelqu’un achèterait une de mes voitures, c’est une marque inconnue, par un inconnu, d’un pays pas réputé pour ses voitures de sport”, explique le fondateur de la marque, Christian von Koenigsegg. “Alors je me suis dit qu’elles devaient vraiment se démarquer sinon je n’avais pas de raison d’être sur le marché”, ajoute-t-il.
Si les Bugatti et Pagani vont vite, il faut aller plus vite encore, repousser les limites des voitures de série sur route, compenser le déficit de notoriété par la performance.
Le but: devenir la voiture la plus rapide au monde. Une place évidement très convoitée, détenue officiellement par la supercar américaine SSC Tuatara grâce à sa pointe à 455 km/h homologuée par le Guiness World.
Bugatti revendique la première place avec sa Chiron Super Sport 300+ qui a pour la première fois dépassé la fameuse barre des 300 miles (482,80 km) à l’heure en atteignant les 490,48 km/h sur la piste d’Ehra Lessien en 2019. Il ne s’agit en revanche pas d’un record officiel car elle n’a réalisé cette pointe de vitesse que dans un sens de circulation. Qu’à cela ne tienne, la marque alsacienne est considérée comme la plus rapide aujourd’hui.
La barre des 300 miles est franchie, reste à atteindre une nouvelle barrière symbolique: les 500 km/h. Et c’est l’objectif de Koenigsegg, une marque récente mais déjà habituée aux records.
En 2002, soit huit ans seulement après les premiers tours de clé à molette, le moteur de la Koenigsegg CC8S est désigné moteur de série le plus puissant du monde par le Guinness des records. Deux ans plus tard, la Koenigsegg CCR décroche le titre de voiture de série la plus puissante du monde.
Les années 2010 voient arriver l’Agera RS. En 2017, elle passe la barre des 400 km/h avec 447,19 km/h, du jamais vu pour une voiture de série, détrônée depuis par la Bugatti Chiron Super Sport 300+ et ses 490,48 km/h.
“Ils l’ont fait sur une piste fermée et nous l’avons fait sur une route publique, notre record a été établi grâce à une voiture de série tandis que la Chiron était un prototype pré-série”, se défend Christian Von Koenigsegg.
“Mais c’était vraiment impressionnant”, reconnaît le quadragénaire.
Pour dépasser les 500km/h, le nouveau bolide suédois dispose de quelques arguments: un V8 compressé développant quelques 1600 chevaux avec du carburant E85 et, en théorie, elle doit pouvoir atteindre 533 km/h à pleine vitesse.
Mais ça c’est encore théorique. Atteindre ces vitesses vertigineuses qui laisseraient sur place une Formule1, c’est très dangereux. Lors d’un entretien avec les journalistes du magazine Top Gear, le patron de Koenigsegg avoue que ça ne sera pas une mince affaire.
“C’est vraiment effrayant. Quand nous avons fait le record de vitesse [...] au Nevada sur une route ouverte avec l’Agera RS, c’était super dangereux. J’aimerais plutôt avoir une zone fermée, peut-être comme Ehra-Lessien où c’est assez large.” a expliqué Christian von Koenigsegg.
La piste d’Ehra-Lessien, c’est justement celle ou Bugatti est entrées dans l’histoire en battant deux records de vitesse. Et cette piste appartient à Volkswagen, tout comme la marque Bugatti. Pas sûr donc que le constructeur allemand mette le circuit à disposition de Koenigsegg pour battre un record détenu par une marque du groupe.
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