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Pendant la période de confinement, nombre de restaurants se sont tournés vers la livraison de repas pour maintenir une activité. On fait le point.
Après une première phase d'hébétude proche de la panique d'avoir dû fermer presque du jour au lendemain, de nombreux restaurants ont décidé de "sauver les meubles" en continuant à travailler pour proposer des plats à emporter ou à livrer.
Les (nombreuses) plateformes de livraison présentes au Luxembourg ont essayé de tirer leur épingle du jeu avec des propositions commerciales, de la visibilité, des réductions... Car pour elles aussi, le confinement a marqué le pas de la livraison des repas aux bureaux, une des parts essentielles de leur métier.
"Dans les premières semaines, on a perdu 85% de notre activité, il a fallu trouver de nouvelles manières de travailler", explique Pierre Pereira da Silva, CEO de GroupLunch. Comme son nom l'indique, la société est spécialisée dans la livraison de repas le midi, dans un cadre professionnel. "Nous avons développé une offre pour les particuliers et pour les repas du soir, histoire de faire travailler nos 30 chauffeurs", poursuit-il.
Le modèle économique est différent chez Foostix ou Webfood puisque ces plateformes ne réalisent pas la livraison elles-mêmes, mais offrent une mise en relation entre les restaurants (classés par type de cuisine et localité) et les clients.
Mais, les responsables enregistrent les mêmes variations de comportement: "Au début du confinement, le nombre de restaurants qui effectuaient encore des livraisons à diminué de 50 à 60%", explique Renzo Bellanima, à la tête de Webfood. "Nous sommes passé de 120 restaurants début mars à 47 lors des fermetures, pour remonter à 110 actuellement", abonde Marc Neuen, CEO de Linc (dont dépend Foostix).
"Ce ne sont pas forcément des anciens qui sont revenus: il y a de nombreux restaurants qui n'avaient jamais songé à livrer qui s'y sont mis avec un membre de la famille ou un des employés au volant", note Marc Neuen.
HAUSSE DU TICKET MOYEN
Nouveaux restaurants et nouveaux clients. Tous les sites de livraisons interrogés relatent un boom des commandes pendant le confinement. "Le nombre de commandes se situe autour de 140 à 230 commandes par jour avec un pic au mois d'avril", note Renzo Bellanima qui confirme aussi une hausse du ticket moyen, passant de 34€ (en temps normal) à 44€ pendant le confinement.
Même constat chez Foostix où l'on est passé de "32€ en temps normal à 37€ au début du confinement à 45€ au plus haut fin avril." Le nombre de commande a également augmenté, avec une moyenne quotidienne de 180 repas livrés en mai contre 140 en mars.
De son côté, GroupLunch a pu enregistrer une hausse du ticket moyen de l'ordre de 50 à 70%. "Les gens sont en famille, le soir et dépensent donc plus que le midi au bureau."
QU'EST-CE QU'ON MANGE?
Les clients commandent différemment quand ils mangent chez eux. "Au bureau, c'est souvent plus léger, plus diététique et plus facile à manger sur le pouce", note Pierre Pereira da Silva qui a vu la demande en ramen, burger et sushi se renforcer.
Chez Webfood, les trois plats les plus commandés sont les pizza, les sushi et les burgers, alors que Foostix nomme les sushi, les bagel et les pizza.
Il est aussi intéressant de voir que malgré l’augmentation substantielle des commandes, les restaurants ont rapidement réussi à mieux s’organiser et à refuser significativement moins de commandes, ce qui arrive surtout quand le restaurant n’arrive pas à suivre.
Ainsi, Foostix note plus de 12% d'annulation de commande par les restaurants au mois de mars et seulement 4% en mai.
Maintenant que les restaurants peuvent de nouveau accueillir des clients et que de plus en plus de monde retourne progressivement au bureau, on peut supposer que les livraisons connaîtront une baisse. Mais plusieurs restaurants se sont aperçus que c'était une manière de compléter leur chiffre d'affaires et continueront à proposer ces services.