
Cependant, cela a immédiatement suscité des protestations: quatre pays ont officiellement retiré leur participation, et d’autres envisagent encore de le faire. Des campagnes de boycott de l’Eurovision ont également été lancées au Luxembourg.
La question qui se pose est la suivante: dans quelle mesure l’Eurovision est-elle politique, ou plutôt, comment les différents participants la perçoivent-ils ?
Le Concours Eurovision de la chanson (Eurovision Song Contest, ESC) est organisé par l’Union européenne de radio-télévision (UER), qui représente et coordonne environ 70 radiodiffuseurs membres. Les radiodiffuseurs espagnols, irlandais, néerlandais et slovènes boycottent le concours en raison des actions d’Israël dans la bande de Gaza, alors que l’Islande a annoncé vouloir également retirer sa participation au concours. La Belgique, la Suède et la Finlande y réfléchissent encore.
Campagne pour le boycott de l’ESC au Luxembourg
Une campagne est également en cours au Luxembourg pour boycotter l’Eurovision 2026 à Vienne.
Principalement au motif qu’Israël s’est ingéré à plusieurs reprises dans le déroulement de l’ESC ces dernières années et l’a influencé en sa faveur, et que le diffuseur hôte, le diffuseur autrichien, a abandonné sa neutralité en plaidant pour la participation du diffuseur israélien KAN.
Nouvelles règles pour l’ESC 2026
Pour l’ESC 2026, l’UER a introduit de nouvelles règles. Celles-ci visent à protéger le concours contre toute politisation, notamment à la suite des discussions qui ont entouré le vote en faveur d’Israël l’année dernière à Bâle: l’artiste israélien Yuval Raphael était 15e dans le vote du jury l’année dernière, mais 1er dans le vote du public. Des soupçons de votes coordonnés et manipulés ont été émis.
En vertu des nouvelles règles, le poids du vote du public est réduit; le nombre maximum de votes du public a été ramené de 20 à 10. En outre, selon la direction de l’ESC, des mesures de sécurité encore plus strictes seront mises en place pour détecter les votes coordonnés du public. Le jury votera désormais à nouveau à partir de la demi-finale. L’ESC promet également un contrôle plus strict des campagnes publicitaires.
Le Luxembourg ne remet pas en cause sa participation
Plusieurs pays se sont également prononcés en faveur de la participation d’Israël ou, à tout le moins, n’envisagent pas de boycotter le concours. Ils font valoir qu’il s’agit d’un événement culturel qui doit rester impartial et apolitique.
Le Luxembourg ne remet pas non plus en cause sa participation et RTL, en tant qu’organisateur du Luxembourg Song Contest, partage cette position: il salue les nouvelles règles de l’UER. Depuis des décennies, le concours de chanson est une plateforme d’échanges culturels qui met en avant la diversité, l’ouverture et le respect mutuel. Ces valeurs transcendent les frontières, les croyances et les origines. Le concours est organisé par l’Union européenne de radio-télévision, indépendante des autorités étatiques. L’Allemagne et la France, par exemple, ont des positions similaires.