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Le Premier ministre sortant, le chef de l'opposition socialiste et le leader d'une jeune formation d'extrême droite sont les principaux candidats aux élections législatives de dimanche prochain au Portugal.
1/ Luis Montenegro
Arrivé au pouvoir à l'issue des élections de mars 2024, le Premier ministre sortant Luis Montenegro a vu son image écornée par une affaire de potentiel conflit d'intérêts concernant les activités d'une société de conseil qu'il a fondée avant de la mettre au nom de ses enfants.
Pour éviter de répondre à une commission d'enquête parlementaire que l'opposition voulait lancer sur ce scandale, il s'est soumis à un vote de confiance devant les députés, qu'il a perdu, ouvrant la voie à des élections anticipées.
Président du Parti social-démocrate (PSD, centre droit) âgé de 52 ans, il dirigeait depuis avril 2024 un gouvernement minoritaire né d'une coalition formée avec le petit parti conservateur CDS-PP, l'Alliance démocratique (AD).
Au cours de la campagne électorale, il a réaffirmé son refus de gouverner avec le soutien de l'extrême droite.

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Sans expérience gouvernementale préalable, il a été longtemps député avant de prendre de l'envergure en tant que chef du groupe parlementaire du PSD quand celui-ci a été au pouvoir, entre 2011 et 2015, et pris des mesures impopulaires pour rétablir les finances publiques du pays.
Né à Porto, la grande ville du nord du pays, c'est à Espinho, 20 km plus au sud, que cet avocat de formation a grandi, et échoué aux municipales de 2005.
A sa deuxième tentative, il a remporté la présidence du PSD en 2022, passant deux ans dans l'opposition avant de réaliser son ambition de devenir Premier ministre en évinçant le gouvernement socialiste au pouvoir entre 2015 et 2024.
2/ Pedro Nuno Santos
Ancien enfant terrible de l'aile gauche du Parti socialiste, cet économiste de 48 ans a endossé depuis un an le rôle de chef de l'opposition, et su se montrer conciliant au moment de l'adoption du budget de l'Etat pour 2025.
Mais il s'est ensuite rangé aux côtés de la gauche radicale et de l'extrême droite pour voter contre la motion de confiance du gouvernement minoritaire de M. Montenegro.

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Fils d'un "self-made man" de la région d'Aveiro (nord) ayant fait fortune dans la chaussure, il avait longtemps été un des prétendants à la succession de l'ancien Premier ministre socialiste Antonio Costa.
Il a notamment joué un rôle clé comme secrétaire d'Etat aux Affaires parlementaires chargé des rapports avec les partis de la gauche radicale qui soutenaient le premier gouvernement Costa.
Promu au rang de ministre des Infrastructures, M. Santos est tombé en disgrâce auprès de M. Costa pour avoir annoncé la localisation du futur aéroport de Lisbonne sans son accord.
Il a démissionné fin 2022, emporté par le scandale lié au versement d'une juteuse indemnité de départ à une administratrice de la compagnie aérienne TAP Air Portugal, alors soumise à un plan de restructuration.
Revenu sur le devant de la scène, il a dit avoir appris de ses erreurs, et justifie son impétuosité par son tempérament d'homme d'action.
3/ André Ventura
Décrit comme un ambitieux ou un arriviste, ce juriste de 42 ans dit avoir envisagé de devenir curé ou écrivain, mais c'est en tant que truculent commentateur sportif à la télévision qu'il a percé.
Profitant de sa notoriété, ce supporter du Benfica originaire de la banlieue de Lisbonne s'est lancé en politique lors des municipales de 2017, sur les listes du principal parti de centre droit portugais.

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C'est alors qu'il est devenu une figure nationale controversée, en lançant des attaques xénophobes contre la minorité tsigane.
Surfant sur la polémique, M. Ventura a alors fondé son propre parti, "Chega" ("Assez" en portugais), en 2019.
Avec son discours anti-système, contre la corruption et les minorités, cette formation d'extrême droite est devenue la troisième force politique du Portugal alors qu'aucun dirigeant populiste n'avait percé électoralement depuis la chute de la dictature en 1974.