Les nouveaux droits de douane massifs dévoilés par le président des Etats-Unis entreront en vigueur les 5 et 9 avril, a annoncé mercredi la Maison Blanche.

Donald Trump a lancé mercredi son assaut commercial généralisé en annonçant des droits de douanes très lourds, en particulier contre la Chine et l'Union européenne, au risque de miner l'économie internationale.

Les nouvelles taxes sur les importations dévoilées par Donald Trump sont prévues en deux temps, a précisé un responsable de la Maison Blanche à la presse: le 5 avril à 04h01 GMT pour les droits de douane d'au moins 10% sur tous les produits entrant aux Etats-Unis, et le 9 avril à 04h01 pour les droits de douane majorés visant des géants comme la Chine et l'Union européenne.

Le président américain a vanté une "déclaration d'indépendance économique" et promis à nouveau un "âge d'or", là où l'opposition démocrate ainsi que de nombreux économistes prédisent dans l'immédiat un choc récessif accompagné d'une poussée inflationniste.

"Depuis des décennies, notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis", a-t-il asséné, avant de produire une liste des partenaires commerciaux concernés, avec les droits de douanes qui leur seront imposés.

L'offensive de la Maison Blanche s'articule ainsi: un droit de douane plancher de 10% sur toutes les importations, auquel s'ajoutent des surtaxes pour certains pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.

Ces surtaxes sont calculées de manière à refléter aussi les barrières dites non tarifaires mises par ces pays à l'entrée de produits américains, par exemple des réglementations sanitaires et des normes environnementales.

L'addition est particulièrement lourde pour la Chine, dont les produits seront taxés à 34%, et l'Union européenne, dont les marchandises se verront infliger 20% de droits. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l'Inde, 31% pour la Suisse.

Donald Trump a assuré qu'il s'agissait là d'une forme "gentille" de réciprocité.

"Ce ne sera pas bon"

"Ca ne sera pas bon pour ceux qui imposent des droits de douane ni pour ceux qui ripostent", avait prévenu par avance mercredi la dirigeante de la Banque centrale européenne Christine Lagarde.

Tetsuya Kimura, un petit patron japonais, a un message sans ambiguïté pour Donald Trump: "Laissez-nous tranquilles", a fulminé auprès de l'AFP ce dirigeant d'un sous-traitant automobile.

Face à cet interlocuteur imprévisible, Londres n'entend pas "se précipiter" pour riposter, a dit la ministre des Finances britannique Rachel Reeves, rappelant que l'enjeu pour les Britanniques était de conclure "un bon accord" bilatéral avec les Etats-Unis, permettant d'échapper aux taxes douanières.

De son côté, l'Union européenne promet de répliquer "avant la fin du mois d'avril", selon la porte-parole du gouvernement français.