Le procès du meurtre de Diana Santos, dont le corps a été démembré puis éparpillé en France et en Allemagne, s'est ouvert ce lundi. L'audience s'est concentrée sur le déroulement du meurtre et l'expertise de l'accusé par un psychiatre.

Ce 10 novembre fut le premier jour du procès d'un meurtre sanglant. Celui de Diana Santos, une résidente portugaise du Luxembourg, dont le corps fut démembré et retrouvé en plusieurs parties. D'abord en France, puis en Allemagne, à Temmels.

Lors du premier jour du procès, les experts ont pris la parole. Mais même après trois heures d’audience, les raisons du crime restaient obscures.

Rappel des faits

Le 19 septembre 2022, le torse d’une femme avait été retrouvé à Mont-Saint-Martin, en France. Un mois et demi plus tard, d’autres parties du corps, dont la tête, avaient été découvertes à Temmels, en Allemagne. Il a rapidement été établi qu’il s’agissait d’une Portugaise de 40 ans vivant à Diekirch.

Sur le banc des accusés du tribunal de Diekirch siège un homme marocain de 52 ans, ancien amant de la victime, désormais poursuivi pour meurtre. Un mandat d’arrêt international a par ailleurs été émis contre son neveu de 48 ans, qui, selon les déclarations de l’accusé, aurait contracté un mariage blanc avec la victime.

L'accusé dément avoir tué Diana Santos

Lors de cette première journée d’audience, il n’a pas été possible de déterminer clairement qui a tué la victime ni pourquoi.

L’accusé a affirmé ne pas avoir participé au meurtre, mais il a reconnu avoir aidé à démembrer le corps"Il raconte cela avec une distance étonnante. Très calmement, avec peu d’émotions", a noté le psychiatre, tout en précisant qu’il n’avait décelé chez lui aucun trouble psychique. "Je pense que des personnes peuvent commettre des actes atroces sans forcément être mentalement malades", a-t-il répondu au juge, qui l’interrogeait sur la capacité d’un individu à dépecer quelqu’un qu’il connaissait depuis longtemps.

Des détails sanglants sur le meurtre

Les analyses réalisées au domicile de la victime ont permis à la police technique de retrouver, grâce à une visualisation chimique, des traces de sang dans la chambre, le couloir, la cave et la cuisine. Le meurtre aurait eu lieu dans la chambre à coucher. Selon l’experte du Laboratoire national de santé, la cause du décès serait une blessure à la gorge : l’artère carotide aurait été tranchée, entraînant une hémorragie fatale.

Le corps aurait ensuite été découpé à la cave à l’aide d’un couteau ou d’une hache. L’experte a précisé que l’opération avait été réalisée de deux manières différentes. L'une étant "inutilement complexe", l'autre moins fastidieuse.

Ces observations accréditent la version selon laquelle l’accusé, boucher pour une association, aurait eu l’habitude de découper de la viande et de la livrer. Un autre élément à charge est la présence de sang de la victime sur ses lunettes.

Des zones d'ombre à éclaircir

La manière dont le corps a été transporté et dispersé n’a pas encore été éclaircie, mais il a été remarqué qu’un réfrigérateur manquait dans la cuisine.

Selon ses propres déclarations, l’accusé et son neveu auraient déposé le torse de la victime à Mont-Saint-Martin. Avant de se rendre chez le frère de l'accusé. Il affirme cependant ne pas avoir participé à la dispersion des autres parties du corps.

Quant au mobile du crime, il n’a pas pu être déterminé au premier jour du procès.