En choisissant de faire travailler sa population plus tard et augmentant les cotisations, le gouvernement a marqué une direction plus nette pour sa réforme des retraites. Une manière d'assumer ses "responsabilités" estime la ministre Martine Deprez.

Ce ne sont pas les cinq ans annoncés par Luc Frieden en mai dernier, mais ce sont peut-être huit mois de trop. La réforme des retraites dévoilée par le gouvernement le 3 septembre a confirmé sa logique d'allongement des carrières : "Nous sommes désormais dans l’état d’esprit selon lequel il faudra travailler plus longtemps" a confirmé la ministre de la Sécurité sociale Martine Deprez.

Invitée de la rédaction de RTL ce mercredi 10 septembre, elle a justifié les choix faits par le gouvernement une semaine plus tôt : "Nous avons pris nos responsabilités et n’avons pas choisi l’inaction" a assuré la ministre. Si elle considère que les discussions ne sont "jamais closes" (et devront être poursuivies en 2030), elle estime que le gouvernement a dû trancher alors que les avis des partenaires sociaux "s'éloignaient de plus en plus". "Si un rapprochement avait été constaté, les discussions auraient certainement continué", précise Martine Deprez.

Le gouvernement veut désormais avancer à marche forcée et publier le plus rapidement possible un texte de loi afin d'appliquer la réforme dès le 1er janvier 2026, année qui marquera le début estimé du déficit pour le système des retraites.

Les partenaires sociaux ont d'ailleurs fait part de leur déception face à la méthode du gouvernement, qui a consulté puis tranché, plutôt que d'arriver à un compromis plus poussé. Le président de l'UEL, Michel Reckinger, a estimé que la réforme ne résolvait pas les problèmes profonds du système des retraites et a appelé à des mesures plus ambitieuses pour réduire les dépenses. Les syndicats ont eux lancé des concertations et partageront leur position officielle ce jeudi.