Quelques semaines avant les fêtes de fin d’année, le direction de SES a annoncé vendredi que 80 emplois pourraient être supprimés au Luxembourg. Levée de boucliers chez les syndicats.

"Il est tout simplement scandaleux que la direction de SES s'apprête à se séparer d’une partie de ses salariés d’une façon aussi brutale", s'insurgent les syndicats OGBL et LCGB. Ils sont d'autant plus remontés que l'annonce de ce plan social d'envergure se fait "avec l'accord tacite du gouvernement qui à aucun moment n’a demandé des garanties en matière d’emploi à l’entreprise".

Stupeur ce vendredi chez SES, l'opérateur de satellites qui emploie actuellement 600 personnes au Luxembourg et dont le siège mondial se situe à Berdorf. La direction a officiellement annoncé ce 15 novembre au personnel que "80 emplois risquent d’être supprimés au Luxembourg, dans le cadre de sa stratégie d’externalisation vers l’Inde", rapportent les syndicats.

Interviewé par RTL très récemment, le PDG de SES, Adel Al-Saleh, avait annoncé qu'il allait "y avoir des changements, mais le siège restera ici. De nombreux collaborateurs travailleront aussi toujours pour nous ici." Avant dire clairement que 
"certaines professions devront peut-être déménager.

Retardée jusqu'ici, l'annonce aux salariés concernés est "cruelle" aux yeux des salariés puisqu'elle tombe à quelques semaines des fêtes de fin d’année seulement.

Et la prime du PDG alors?

Les syndicats sont "fermement convaincus qu’un plan social n’est pas approprié" et appellent la direction de SES à négocier un plan de maintien dans l’emploi. Ils se disent aussi" loin d’être convaincus du bien-fondé de la stratégie
de croissance" présentée par la direction. Les syndicats n'y lisent que des "réduction de coûts, sans aucune considération quant aux conséquences néfastes à long terme pour l’entreprise".

OGBL et LCGB enfoncent le clou: "Une fois de plus, ce sont de simples salariés qui en font les frais, alors que la rémunération du CEO (paquet global de 3,7 millions d’euros et prime unique de 5,3 millions d’euros selon le rapport d’activités de 2023) mériterait peut-être aussi d’être étudiée dans le cadre de cette réduction de coûts".

Les syndicats appellent le gouvernement Frieden-Bettel à intervenir. D'autant que l'État est un actionnaire important de SES. Il détient 33,3% des voix au sein du conseil d'administration.

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