Durant tout ce week-end les visiteurs de l'International Motorshow Luxembourg pourront voir Rohan van Riel en action. RTL Infos a rencontré "La" star du drift en coulisses.
"Le drift, c'est 90% de conduite et le reste, c'est la voiture", résume sans sourciller Rohan van Riel. En gros, c'est avant tout une affaire de talent au volant. Il ne le dira pas comme ça, mais le fait comprendre avec ce petit sourire en coin de bouche dont il ne se départit que lorsqu'il se cale derrière le volant. Là, c'est du sérieux.
Le drift, c'est cet étrange sport automobile qui consiste à conduire une voiture surpuissante (600 chevaux pour la BMW M6 E63 de Rohan van Riel) et d'enchaîner des dérapages contrôlés sur de longues séquences, donnant cette impression de temps en suspension. La maîtrise du drift permet ensuite aux pilotes de faire des figures et des courses spectaculaires. Ce que les drifters vont enchaîner durant ce week-end de Motorshow dans la cour intérieure de Luxexpo The Box à Luxembourg-Kirchberg.
Pour Rohan van Riel, le drift est "une passion" qu'il vit avec ses tripes. Et puis "on n'arrive jamais à rouler droit", se marre le grand bonhomme plein de gaieté franche. Il est tombé dans la marmite de l'automobile tout petit. "À 14 ans j'allais déjà rouler dans un champ familial avec ma Jeep", glisse Rohan.

© Maurice Fick / RTL
Aujourd'hui, il fait partie des meilleurs pilotes de drift en Europe. Il se rappelle comment il s'est piqué au jeu: "J'avais 21 ans et je me suis inscrit à une course sur le circuit automobile de Hockenheim. On a mis deux pneus dans le coffre et on y est allé. Tout se joue sur un seul virage, avec 30.000 spectateurs qui gueulent! Là, je me suis dit: 'Faut que j'en fasse plus'". Entendez s'investir plus sérieusement dans ce sport de show.
D'autant qu'il avait les armes. Car avant d'être pilote semi-professionnel, Rohan est mécanicien automobile breveté. Avec un brin de fierté non dissimulé, il ouvre le capot de sa BMW M6 et lance: "Je l'ai construite moi-même". Il raconte, avec les yeux qui brillent, comment il a travaillé sur le blocage de différentiel, modifié l'angle de braquage des roues, ajouté un frein hydraulique manuel, etc.
La passion du mécano méticuleux l'a emmené très loin de son village de Kalborn, du nord du Luxembourg. Jusqu'à Bakou en Azerbaïdjan où il a signé son premier exploit. C'était en 2012, le Luxembourgeois y a remporté le Baku Drift challenge. En octobre 2022, il a représenté le Luxembourg aux FIA Motorsport Games sur le circuit Paul Ricard près de Marseille.
Mais Rohan ne le sait que trop bien, seul il ne serait pas parvenu jusqu'à ces sommets. Quand on drifte à ce niveau de compétition, "on a besoin de 30 à 40 pneus pour un week-end et comme un pneu coûte 200 euros, on peut faire le calcul", sourit-il. Il est pilote dans l'écurie Falken motorsports.
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