Le panachage reste-t-il "l'enfant chéri" des électeurs luxembourgeois? Entre quels partis les électeurs pratiquent-ils le panachage? Quelles sont les principales sources d'information des citoyens? Des questions auxquelles répond l'étude POLINDEX 2023.

Article publié originellement le 6 septembre 2023.

Le POLINDEX 2023 revient sur les comportements électoraux au cours de ces dernières années. L'étude a été réalisée par l'Université du Luxembourg et l'Ilres pour la Chambre des députés, auprès d'environ 1.000 électeurs et 500 résidents étrangers. 

Commençons par les types potentiels de vote et le phénomène du panachage. Il est souvent dit que le Luxembourgeois élit surtout des "têtes connues". Mais selon l'étude POLINDEX 2023, 47% des sondés ont déclaré qu'ils voteront pour une liste. 31% souhaitent pratiquer le panachage, c'est-à-dire attribuer des voix à des candidats sur différentes listes et 22% veulent voter pour différents candidats d'une même liste et non pour la liste elle-même.

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Revenons aux législatives de 2018. 46% des électeurs avaient alors voté pour une liste, 35% pour des candidats de différentes listes (panachage) et 19% pour plusieurs candidats d'une même liste. La tendance est donc plutôt de passer du panachage au vote de liste. Il ne suffit donc plus pour un parti de prendre sur sa liste des têtes connues venues du monde du sport ou des médias. Philippe Poirier, politologue à l'Université du Luxembourg, explique:

"Les individus préfèrent les convictions personnelles propres et ce que proposent les partis politiques, les programmes politiques. Donc forcément on va plutôt voter via le vote de liste que par panachage à l'intérieur d'une liste ou entre deux listes."

Le panachage est donc en recul. Mais qu'en est-il spécifiquement de l'électorat des différents partis?

On constate que c'est chez l'électorat de l'ADR, celui du CSV et celui des Piraten que le vote de liste est le plus important. Ce type de vote est le moins répandu parmi les partisans du DP et du LSAP. Quand il ne s'agit pas de voter pour toute une liste, mais seulement pour plusieurs candidats de celle-ci, les électorats de l'ADR, du CSV, des Verts et de la Gauche arrivent en tête.

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En ce qui concerne les préférences pour un autre parti, l'électorat des Verts panache entre 40 et 50% vers le LSAP, le DP et le CSV. Les électeurs panacheurs du LSAP se tournent quant à eux vers le DP dans le Centre et vers le CSV dans le Sud.

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Les électorats du CSV et du DP ont presque la même tendance et oscillent entre 30 et 40% entre eux deux et le LSAP, avec une préférence pour le LSAP surtout dans la circonscription Sud. Il est en outre intéressant de noter que l'électorat de l'ADR se tourne en premier lieu vers le DP et seulement ensuite vers le CSV. Il semble là que les électeurs de l'ADR ne soient pas sur la même ligne que les responsables du parti, qui citent toujours le CSV comme premier partenaire potentiel de coalition.

Avant les élections, vers quels médias se tournent les électeurs pour se faire une idée des candidats et des propositions des différents partis?

La réponse peut sembler un peu surprenante: les réseaux sociaux sont seulement la première source d'information pour 8% des sondés. Facebook, X, anciennement Twitter, Instagram et compagnie, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ne détrônent donc pas les médias classiques.

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"Les médias professionnels, presse écrite ou presse en ligne, vous-mêmes, la radio ou la télévision, étaient toujours majoritaires au Luxembourg. Beaucoup plus que les réseaux sociaux. Bien entendu la part des réseaux sociaux a un petit peu augmenté, mais c'est toujours très majoritaire. Et le premier média professionnel, c'est la radio."

 

La question se pose donc de savoir ce qu'apporte réellement aux personnalités politiques de publier des selfies de toutes les fêtes possibles sur les réseaux sociaux. Le fait que le travail des autres médias ne passe pas complètement à côté des citoyens est une chose, la façon dont ils évaluent la qualité de ce travail est une autre affaire.

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