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Le POLINDEX 2023 revient sur les comportements électoraux au cours de ces dernières années. L'étude a été réalisée par l'Université du Luxembourg et Ilres pour la Chambre des députés, auprès d'environ 1.000 électeurs et 500 résidents étrangers.
En ce début de campagne électorale, nous avons examiné à quel moment, par le passé, les électeurs ont décidé à qui ils attribuaient leur voix et ce qui était particulièrement important pour eux, respectivement quelle était leur état d'esprit avant les élections.
En ce qui concerne le moment de la décision, lors des élections européennes de 2019 et des législatives de 2018, 30%, respectivement 33% des électeurs savaient dès le départ à qui ils attribueraient leur vote, et 3% le savaient déjà deux mois avant la date fatidique. S'il en va de même cette année, la campagne électorale n'aura donc aucun impact sur la décision de plus d'un tiers des électeurs. Lors des élections législatives de 2018, 13% des électeurs se sont décidés environ un mois avant, 19% au cours de la dernière semaine précédent le vote et 11% seulement le jour-même. Sachant que l'attribution des "sièges restants" se joue souvent à quelques voix, mieux vaut pour les partis tout donner jusqu'au bout.

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Selon le politologue de l'Université du Luxembourg, Philippe Poirier, la décision de plus en plus tardive des électeurs tient à trois causes principales. Premièrement, ce seraient surtout ceux qui votent pour la première fois, qui feraient leur choix plus tardivement. Au Luxembourg, il s'agit non seulement des jeunes, mais aussi de ceux qui viennent d'obtenir la nationalité luxembourgeoise. Deuxièmement les gens s’identifieraient de moins en moins à un parti ou à un courant politique spécifique. Et troisièmement:
"La complexité des questions économiques, politiques, environnementales ou autres, fait qu'il y a des électeurs et électrices, dans un contexte de vote obligatoire, qui ont tout simplement de plus en plus de mal à se décider."
Ce qui intéresse également les stratèges des partis, c'est l'état d'esprit des électeurs avant les dernières élections.
Et là, on constate que la population est plutôt divisée. 31% des sondés ont déclaré se sentir bien. Mais dans le même temps, 30% se sont dit méfiants.

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Selon le politologue Philippe Poirier, cette polarisation se retrouve dans trois groupes. Il y a une divergence dans l'évaluation de l'état d'esprit en fonction de l'âge, du niveau de revenus et du lieu de résidence. En matière d'âge, les plus âgés sont les plus méfiants. Les actifs, surtout entre 35 et 50 ans, sont les plus heureux.
Sans surprise, il semble que les plus hauts revenus soient plus heureux que les bas revenus. Environ 40% des électeurs ont des revenus mensuels supérieurs à 6.000 euros par ménage. Les plus craintifs sont ceux qui vivent dans un ménage avec un revenu mensuel inférieur à 4.000 euros. Ce qui peut surprendre davantage dans un petit pays comme le Luxembourg, c'est qu'il y a parfois de grandes disparités entre les circonscriptions électorales.
"Les plus méfiants ou les plus inquiets se trouvent surtout dans la circonscription Sud et dans la circonscription Nord. Ce qui n'est pas le cas ou beaucoup moins le cas au Centre et encore plus dans la ville de Luxembourg."
Quel sujet a le plus préoccupé la population lors des dernières élections?
Encore et toujours le logement. Et il n’est pas nécessaire d’être médium pour prédire que cela pourrait encore être le cas cette année. Dans ce contexte, il est toutefois intéressant de noter que parmi les partisans de certains partis, une bonne partie sont propriétaires. Ce n’est que parmi les partisans des Verts et de la Gauche que les locataires sont surreprésentés.

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Ces partis feraient donc peut-être bien de proposer des allègements plus spécifiques pour les locataires. D'autant plus que les loyers ont tendance à augmenter en raison de la situation actuelle sur le marché de l'immobilier. Bien entendu, le logement, sous toutes ses facettes, reste un thème important pour tous les partis.
Il reste désormais cinq semaines aux partis pour se rapprocher des revendications de la population dans le domaine du logement.