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À partir du 1er janvier 2024, la valeur du chèque repas pourra atteindre les 15€ au Luxembourg, contre 10,80€ actuellement. Le format papier sera abandonné au profit d'une carte digitale.
C'est une bonne nouvelle pour les quelques 80.000 salariés qui bénéficient, au Luxembourg, de chèques repas. Dès le 1er janvier 2024, ces chèques vont passer d'un maximum de 10,80€ à un maximum de 15€sans que la part des salariés, fixée à 2,80€, n'augmente. Cela représente une hausse de la valeur de ces chèques de 39%."C'est une grande augmentation en faveur des employés et le signe que l'on soutient le pouvoir d'achat" a souligné la ministre des Finances, Yuriko Backes.
Les entreprises désireuses d'offrir la somme plafond à leurs salariés devront donc assumer la part restante de 12,20€, contre 8€ actuellement. "Je ne peux pas m'exprimer à la place des patrons, mais j'espère qu'ils accepteront ces nouvelles règles" a répondu la ministre, quand on lui a rappelé que les entreprises du pays doivent assumer, en cette année 2023, trois index.

La ministre des Finances luxembourgeoise, Yuriko Backes, et le secrétaire de l'Horesca, François Koepp, ont présenté ce vendredi 9 juin 2023 le nouveau format des chèques repas. / © Raphaël Ferber/RTL Infos
Un soulagement pour les restaurateurs, selon l'Horesca
Selon François Koepp, le secrétaire général de la Fédération nationale des hôteliers, restaurateurs et cafetiers (Horesca), certains "gros" employeurs du pays étaient très demandeurs, autant que les employés, d'une augmentation de la valeur du chèque repas. "Les prix grimpent dans les restaurants et le gouvernement a bien reconnu que le pouvoir d'achat faisait la force du Luxembourg", se réjouit-il. "C'est pour cela que notre inflation est nettement moins élevée que dans d'autres pays européens."
Cette augmentation de la valeur du chèque repas s'inscrit dans une volonté de moderniser son régime, chose entendue depuis l'accord de coalition 2018-2023. Dès l'an prochain, ces fameux chèques seront digitalisés, ce qui permettra notamment "de réduire les charges administratives pour les entreprises et leurs employés". "Les employés ne se baladeront plus avec des chèques en poche, tout sera sur une carte digitale", précise la ministre.
C'est aussi un soulagement pour les restaurateurs, estime François Koepp. "Ils n'auront plus à compter chèque par chèque, à les réunir et à les envoyer par courrier à la société émettrice pour être payés" argumente t-il. Autre avantage : "ils n'auront plus à se soucier de leur date de validité et n'auront plus la crainte d'en perdre."
Evitez les abus
Cette modernisation du chèque repas devrait également éviter "beaucoup" d'abus: "On ne pourra plus acheter une télé avec des chèques repas!" résume ainsi Yuriko Backes, pour qui il était "important" de "régler" ce genre de "problème."
Des règles, pas toujours respectées, vont du reste être allégées. "En théorie, les employés étaient limités à l'utilisation d'un chèque repas par jour. Il fallait avant tout les dépenser dans les restaurants, à l'heure du repas... Maintenant, la limite est de cinq chèques par jour, que les employés pourront dépenser aussi bien dans les restaurants qu'au supermarché, à la boucherie ou à la boulangerie" précise encore la ministre.
Pour autant, libre aux commerçants d'accepter d'être payés en chèques repas ou d'en limiter le nombre à moins de cinq. "Je pense que les restaurateurs ont tout intérêt à jouer le jeu mais ils sont libres de fixer leur limite, voire de refuser d'être payés en chèque repas. Il n'y a toujours aucune obligation à ce niveau-là" rappelle le secrétaire de l'Horesca. D'autant plus que les frais assumés par les restaurateurs acceptant ces chèques ont également augmenté ces derniers temps.
Les chèques digitaux pourront être dépensés en dehors des heures de travail, le week-end, et même lorsque les salariés seront en congés. "Il fallait s'adapter au mode de vie de notre société d'aujourd'hui" conclut la ministre.
Les chèques repas au format papier pourront encore être utilisés durant toute l'année 2024.