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Nous sommes allés à la rencontre d'un Luxembourgeois qui a décidé de s'installer à la frontière allemande. Il nous explique les raisons de ce choix cornélien, précipité par l'explosion des prix de l''immobilier au Grand-Duché.
Ce n'est plus un secret: les Luxembourgeois sont de plus en plus nombreux à quitter le pays. Pour la plupart, il est question de limiter les dépenses liées au logement. C'est le cas de Charles (prénom d'emprunt) qui s'est installé à la frontière allemande dans une commune très appréciée des ressortissants luxembourgeois, non loin de Schengen.
Il explique avoir d'abord cherché un logement au Luxembourg avant de se tourner vers l'Allemagne. Malgré un budget substantiel, Charles affirme n'avoir trouvé que "de vieux appartements" ou "de petits logements" au Grand-Duché. À l'inverse, s'il décidait de s'installer à la frontière allemande, il pouvait se permettre un logement "moderne et spacieux".
Privilégiant la qualité de vie à la proximité du lieu de travail, le Luxembourgeois a décidé de s'exiler en Allemagne. Charles travaille depuis quelques années au Grand-Duché mais la distance ne le dérange pas. "Il existe assez de chemins pour contourner le trafic et, pour être honnête, j'aime bien le coin", nous confie-t-il.
Et il n'est pas le seul à avoir fait ce choix. D'après lui, sur les 17 locataires qui vivent dans sa résidence, 15 sont d'origine luxembourgeoise. "Ils sont quasiment tous ici à cause du prix des logements", affirme Charles qui déplore la hausse récente des loyers.
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"Pour 700 euros par mois, on ne trouve même pas une chambre au Luxembourg", regrette-t-il. "Privilégié" d'après ses propres mots, Charles a pu se permettre un appartement dépassant les 100 m2 de surface. Ce n'est pas le cas de tous les habitants de la résidence.
Certains paient moitié moins mais ont tout de même accès à "un logement de qualité". C'est là que se fait réellement la différence. Pour de nombreux Luxembourgeois, la qualité de vie passe désormais avant tout. "Tout est à 30 minutes d'ici, c'est vraiment pratique", affirme-t-il.
Cependant, Charles insiste sur le fait que "le marché du travail luxembourgeois reste attractif". Il rappelle qu'en Allemagne "le salaire minimum est beaucoup moins important", d'où l'intérêt de devenir un travailleur frontalier.
Mais si sa situation actuelle l'arrange, il admet qu'il aimerait bien acheter un bien immobilier au Luxembourg un de ces jours. "L'idée a toujours été de revenir", nous a-t-il confié. Mais avec les prix du marché luxembourgeois et la hausse des taux d'intérêt, cela ne reste pour l'instant qu'un un rêve lointain.
"On reviendra quand les prix baisseront", conclut-il. La bonne nouvelle, c'est qu'une première baisse de prix a été constatée au 1er trimestre 2023. La mauvaise, c'est que la hausse des taux d'intérêt ne risque pas de faire augmenter sa capacité d'emprunt...
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