
© Envato
Les autorités communales de la capitale veulent interdire la mendicité en différents endroits, notamment dans la ville haute et à la gare.
Le phénomène de la mendicité organisée à pris de l'ampleur au Luxembourg à tel point que les autorités souhaitent l'interdire. Mais faire appliquer une telle mesure relève du casse-tête.
Pour ne pas "faire la chasse aux pauvres" la municipalité veut s'attaquer aux bandes organisées. Ainsi, il serait toujours permis de s'asseoir sur le sol, mais pas de faire la manche. Mercredi, lors du traditionnel City Breakfast, les journalistes ont demandé comment s'appliquerait précisément cette interdiction, mais la réponse n'est toujours pas encore très claire.
Ne rien faire contre les bandes organisées ne serait pas une solution non plus, a-t-il été martelé à plusieurs reprises mercredi. Mais il est très difficile de cibler uniquement les personnes mendiant dans un réseau organisé, explique la bourgmestre, Lydie Polfer, et le premier échevin, Serge Wilmes.
UNE QUESTION COMPLEXE
La question de savoir comment serait appliquée concrètement l'interdiction de mendier, a été posée à plusieurs reprises. Seule la police peut contrôler si une personne demande de l'argent. Son identité est ensuite établie et un procès-verbal est dressé. La question qui suit est alors de savoir à quelle adresse l'amende doit être envoyée si une personne vit dans la rue.
"Posons ensemble cette question tant à la police qu'à la justice", a répondu la bourgmestre Lydie Polfer. La commune ne pourrait faire que ce qui est de sa compétence.

Dans ce cas: écrire un règlement, même s'il subsiste des incertitudes. Ne rien faire ne serait pas une solution non plus, a à nouveau répété Lydie Polfer. Elle a également souligné plusieurs fois que la Ville de Luxembourg continue d'étoffer son offre pour les personnes dans le besoin. De nombreux services sont là pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Personne n'aurait besoin de dormir dehors, selon Serge Wilmes.
LUTTER CONTRE LES BANDES ORGANISÉES
L'interdiction de la mendicité serait une première tentative pour agir contre ces bandes organisées. Mais des mesures pourraient aussi être prises au niveau national, il faudrait pour cela la volonté politique nécessaire.
Reste à savoir comment viser chacun quand il s'agit de lutter contre la mendicité organisée. Il est déjà interdit de mendier en groupes dans la capitale depuis plusieurs années. Mais ce règlement n'aurait rien apporté. Il serait en effet difficile d'atteindre les bandes organisées. Ces gens se seraient adaptés et mendieraient maintenant de manière isolée, a ajouté Serge Wilmes.
L'interdiction de mendier, ne serait pas prise à l'encontre des personnes concernées, mais contre l'acte en lui-même. Il s'agit de "faire cesser une forme de trafic d'êtres humains, en effet, ces gens sont amenés intentionnellement à Luxembourg-Ville pour y mendier" expliquent les autorités communales.
PLUS DE CAMÉRAS DE SURVEILLANCE
Autre thème abordé mercredi matin, celui de l'installation de 24 caméras de surveillance à l'Hamilius. Le conseil communal qui se réunira lundi rendra un avis positif sur le sujet. Ces caméras pourraient être mises en place cet été.
Par ailleurs, les agents municipaux vont se voir attribuer de nouvelles tâches. Ils interviendront par exemple quand le propriétaire d'un chien ne ramassera pas les déjections de son animal. Vu ce supplément de travail, les effectifs des agents municipaux devraient être portés de 79 à 83.