L'accès au logement reste la préoccupation principale des résidents luxembourgeois. La dernière étude "Politmonitor" l'a encore prouvé à la fin du mois de novembre dernier. Zoom sur la problématique du logement dans notre mini-série "Les défis de l'année 2023".

Après des décennies de prospérité, le marché de l'immobilier luxembourgeois connaît un épisode de turbulences directement lié à la hausse des taux d'intérêt. Une hausse qui a sévèrement entamé la capacité d'emprunt des ménages luxembourgeois déjà confrontés aux prix très élevés du marché luxembourgeois.

Tout cela a mené à une situation assez atypique. En manque de logement depuis des années, le Luxembourg se retrouve désormais avec beaucoup de stock immobilier mais pas assez d'acheteurs. En effet, malgré la forte demande qui "est toujours là" d'après les experts du secteur, les biens se vendent de moins en moins vite.

"Les biens restent plus longtemps sur le marché", nous confirmait il y a quelques semaines le PDG du groupe atHome, Soufiane Saaadi. Un constat renforcé par les derniers chiffres de l'Observatoire de l'Habitat qui indiquaient une nouvelle baisse de l'activité sur le marché de l'immobilier (-36% pour les appartements en VEFA).

Les premières baisses de prix ont d'ailleurs été observées dès le mois de septembre 2022 si l'on se fie aux données du premier annonceur immobilier du pays. Sur les appartements neufs, atHome annonçait des baisses de l'ordre de 2 à 6% au centre, à l'ouest et au sud du Grand-Duché.

Un ajustement nécessaire afin de compenser la hausse des taux d'intérêt qui mine la capacité d'emprunt des ménages au Luxembourg depuis des mois. Et ce n'est pas fini d'après Pierre Clément, PDG de l'agence Nexvia, qui nous pense que l'année 2023 "risque d'être marquée par une baisse des prix". Il affirme cependant que tant que "le prix est juste, on arrive toujours à effectuer des transactions".

Pour sa part, Julien Licheron, souligne que "le marché est très dépendant des taux, on l'avait un peu oublié". Le chercheur du Liser espère que la situation s'améliorera sur ce front dans les mois à venir. En attendant, un nouveau problème pourrait venir perturber un marché déjà sous tension.

En effet, la fédération des artisans a récemment annoncé qu'un tiers des constructions prévues pour 2023 pourraient ne pas voir le jour, faute d'investisseurs. Si ces prévisions venaient à se réaliser, elles pourraient entraîner une nouvelle hausse des prix en 2024.

La bonne nouvelle, c'est que les experts ne prévoient pas d'"effondrement" du marché cette année. Les propriétaires peuvent donc se détendre. De leur côté, les acheteurs potentiels pourront éventuellement profiter de la baisse des prix sur le neuf pour "faire de bonnes affaires sur la VEFA".