L'ancien agent du SREL Frank Schneider est actuellement assigné à résidence en France et doit être extradé vers les États-Unis. Une décision de justice que le gouvernement luxembourgeois ne peut et ne veut pas contester.

"Le gouvernement luxembourgeois respecte la procédure et le droit souverain de l'État français, il ne va donc pas intervenir." Par ces mots, Xavier Bettel a affirmé ne pas vouloir ingérer dans le procès en France de Frank Schneider, ancien espion luxembourgeois.

L'ex numéro 3 du SREL y a été arrêté en avril 2021 dans le cadre d'une enquête pour fraude à la cryptomonnaie "OneCoin", qui a permis d'escroquer ses utilisateurs de plusieurs milliards de dollars entre 2014 et 2019. Enquête menée aux États-Unis, qui demandent l'extradition du Luxembourgeois. Le citoyen du Grand-Duché est mis en accusation pour "complot en vue de commettre une fraude électronique" et "complot en vue de commettre un blanchiment", selon les termes de l'arrêt de la Cour de cassation.

Dans une réponse à une question parlementaire, les députés ADR Fernand Kartheiser et Fred Keup ont directement demandé au Premier ministre s'il comptait intervenir pour empêcher cette extradition d'un ancien espion haut placé et détenant des informations potentiellement confidentielles.

"Le Premier ministre et le gouvernement n'ont aucun moyen légal d'empêcher l'extradition d'un citoyen luxembourgeois qui ne se trouve pas sur le territoire national" répondent les services de Xavier Bettel. "Dans ce cas, c'est le gouvernement français qui peut prendre une décision souveraine concernant l'extradition."

Pour l'heure, Frank Schneider est assigné à résidence, en Meurthe-et-Moselle. Il multiplie les recours afin d'empêcher son extradition vers les États-Unis. Début octobre, la Cour de cassation a justement validé son extradition.

Il appartient désormais au gouvernement français de prendre un décret d'extradition, lui aussi susceptible de faire l'objet d'un recours. "La décision (de la Cour de cassation) est décevante au vu des questions de droit européen dont la cour était saisie, et surprenante car par un arrêt du même jour, sur le même sujet, elle a en revanche cassé un arrêt ayant donné un avis favorable à une extradition vers la Russie", avait regretté l'avocat de Frank S., Me Emmanuel Marsigny.